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Bêtes de foire: ces hommes politiques au Salon de l’agriculture…

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Les candidats en campagne

Le 28 février 2012, François Hollande entamait un véritable marathon dans les dédales du Salon de l’agriculture, porte de Versailles. Arrivé peu avant 7h du matin, il en ressort 10 heures plus tard, après avoir, au passage, lavé une vache. En pleine campagne présidentielle, à moins de deux mois du premier tour, le Salon de l’agriculture était le lieu de rendez-vous à ne surtout pas manquer pour chacun des candidats à l’élection.

Arpenter les différents pavillons du Salon n’est pas chose aisée pour ces hommes politiques qui doivent apprendre à jongler entre discussions sur la Politique agricole commune et sur la hausse des prix, et dégustation de saucisson ou traite de vache – comme l’avait fait Nadine Morano en 2010. Un exercice de style qui permet avant tout aux politiques de montrer leur côté « bon vivant » et leur attachement au monde rural tout en faisant campagne.

 

Jacques Chirac, pilier du Salon de l’agriculture

Quand on pense « Salon de l’agriculture », on pense souvent « Jacques Chirac », grand habitué des bains de foule de la porte de Versailles, connu pour sa bonne descente et son goût prononcé pour la charcuterie.

En 2012, c’était la deuxième fois en quarante ans que l’ancien président de la République manquait ce rendez-vous incontournable gravé dans son agenda depuis 1972, année de sa nomination au ministère de l’Agriculture. La dernière fois, en 1979, Jacques Chirac avait raté le Salon, cloué au lit pendant des mois après un accident de voiture.

Malgré ces deux ratés, le Corrézien, que l’on disait « allergique » aux dîners mondains, et qui disait apprécier plus « le pain, le pâté, le saucisson, que les limitations de vitesse », ne manquait sous aucun prétexte le traditionnel Salon de l’agriculture, multipliant les poignées de mains, les rencontres avec les agriculteurs et éleveurs et, bien sûr les dégustations du meilleur de la gastronomie française.

« Casse-toi, pauv’ con ! »

En 2008, un épisode restera gravé dans l’histoire du Salon de l’agriculture. Celui désormais connu sous le nom de « casse-toi, pauv’con ! », qui a même sa page Wikipédia. La petite phrase prononcée par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, en réponse à un homme qui avait refusé sa poignée de main en disant « Ah non, touche-moi pas ! Tu me salis », est désormais célèbre.

La vidéo, qui a fait le tour du web et offusqué les médias du monde entier (qui ont tous cherché à traduire l’insulte), est devenue un véritable buzz médiatique, maintes fois repris et détourné, alimentant les débats, et inspirant même des chansons et des œuvres littéraires et filmiques.

Ces hommes politiques qui viennent « tâter le cul des vaches »

Mais le Salon de l’agriculture, c’est aussi l’occasion pour les hommes politiques de s’adonner à des pratiques qui, sorties de leur contexte, paraîtraient quelque peu étranges. Ainsi se souviendra-t-on de Jean-Marie Le Pen, alors président du Front national, coiffé d’un chapeau type « cowboy », à motifs peau de vache. Ou de Lionel Jospin, en 2002, prenant dans ses bras un petit mouton. Sans compter tous ces ministres qui, les pieds enfoncés dans la paille, vont caresser les vaches – parfois du bout des doigts. 

Alors, véritable intérêt ou simple marketing politique ? Pour François Bayroufils de paysan et éleveur lui-même, « les agriculteurs, ce n’est pas une clientèle électorale, c’est une pratique, une culture que je connais de l’intérieur. Il faut arrêter de prendre ces hommes et ces femmes simplement pour des bulletins de vote », avait-il déclaré en 2012, en pleine campagne présidentielle. Une manière de marquer sa différence avec ces hommes politiques qui « viennent une fois par an tâter le cul des vaches. Moi, c’est pas pour faire semblant. Quand les élections seront finies je serai encore là »

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