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Bruno Le Maire, une détermination nourrie de politique et de littérature

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Il vient de sortir un livre Jours de pouvoir. Salué de tous, ce journal de bord littéraire et politique revient sur les années passées aux côtés de Nicolas Sarkozy et sur l’exercice du pouvoir. Homme de lettres mais aussi homme politique, Bruno Le Maire aime donner l’image d’un homme libre qui aime imaginer une autre pratique politique « pour redonner à la politique ses lettres de noblesse et pour qu’elle devienne plus efficace », explique-t-il. Pour mieux comprendre ses ambitions et sa détermination, revenons sur son parcours, ses mentors et ses choix politiques.

Parcours sans faute

Bruno Le Maire est né le 15 avril 1969 à Neuilly-sur-Seine. Son père est cadre du groupe Total, sa mère, directrice des établissements privés catholiques Notre-Dame-de-France (XIIIe), puis Saint-Louis-de-Gonzague (XVIe). Élève de l’École normale supérieure où il a  étudié la littérature française, et plus particulièrement les œuvres de Proust, il est reçu premier de l’agrégation de lettres modernes en 1992. Diplômé par la suite de l’Institut d’études politiques de Paris, il intègre l’ENA en 1996. En 1998, à sa sortie de l’ENA, il entre au ministère des Affaires étrangères, à la Direction des Affaires stratégiques, de Sécurité et du Désarmement.

Deux mentors : Dominique de Villepin et Jean-Louis Debré

C’est à ce moment-là que Bruno Le Maire va rencontrer Dominique de Villepin qui est alors secrétaire général de la présidence de la République. « Je l’ai suivi à son cabinet lorsqu’il est devenu ministre des Affaires étrangères, entre 2002 et 2004 et j’ai participé aux négociations avec Jacques Chirac pendant la crise irakienne en établissant notamment l’absence d’armes de destruction massives en Irak », raconte celui qui était alors la plume et le conseiller de Dominique de Villepin. Par la suite, il deviendra son directeur de cabinet après sa prise de fonction à Matignon.

Mais un autre homme a aussi beaucoup marqué la carrière politique de Bruno Le Maire, c’est Jean-Louis Debré, qui lui a permis d’être élu lors des élections législatives de juin 2007 député dans la 1e circonscription de l’Eure, une circonscription qu’il avait lui-même occupée pendant plus de deux décennies. Jean-Louis Debré était démissionnaire en raison de sa nomination, en mars 2007, au Conseil constitutionnel. En 2008, il est élu conseiller municipal de la ville d’Évreux et Président du groupe d’opposition au Conseil Régional de Haute-Normandie en 2010.

Des cabinets aux portefeuilles ministériels

« Il a été directeur de cabinet de Dominique de Villepin, Jean-Louis Debré l’a mis en selle à Evreux, avec tout ça, ce garçon était programmé pour devenir ministre », confiait, en 2008, le député villepiniste Jean-Pierre Grand. Et c’est en effet lui que Nicolas Sarkozy vient chercher cette même année pour le nommer au poste de Secrétaire d’État aux Affaires européennes. « Pendant six mois, j’au mis toute mon énergie dans la relation franco-allemande », commente l’intéressé.

Puis, en juin 2009, à la suite d’un remaniement ministériel, il est nommé ministre de l’Alimentation, de l’agriculture et de la pêche. « Pendant trois ans, j’ai défendu sans relâche les agriculteurs et les pêcheurs français », plaide Bruno le Maire. On retiendra de ces années  la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche, la mise en place de la contractualisation laitière, les négociations de la PAC ou encore le G20 agricole.

Défaite de Nicolas Sarkozy et émergence d’une jeune génération

Pour lui, la défaite de Nicolas Sarkozy n’est pas la défaite d’un homme mais celle d’une famille politique qui n’a pas su répondre aux priorités et aux aspirations des Français. « C’est un techno atypique : il a le profil brillant du haut fonctionnaire doublé d’un bon vivant qui n’est pas le dernier à raconter des conneries », décrit avec amusement Benoist Apparu qui fait, lui aussi, partie de cette génération qui a participé au gouvernement sous la présidence de Nicolas Sarkozy et qui a mal vécue les récentes divisions au sein de l’UMP.

Si Bruno Le Maire, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, a voulu être candidat à la présidence de l’UMP, les règles de candidature ne le lui ont pas permis. Cependant, rien ne semble perdu pour lui. « Avec le vide sidéral à droite, Bruno peut tirer son épingle du jeu. Il a des idées, une gueule, une plume », a récemment lancé Jean-Louis Debré. Selon lui, son protégé à toutes les chances d’aller très loin.

Homme de lettres remarqué

Bruno Le maire est très attaché à l’écriture. Cette passion l’a conduit à écrire plusieurs ouvrages touchant à la vie politique française, mais également à la musique. Son dernier livre, publié aux prestigieuses éditions Gallimard, a été très remarqué et encensé par la critique. Un livre qui ne fait de lui pas tant un commentateur de la vie politique qu’un véritable homme de lettres.

« Mon but était de raconter l’expérience humaine du pouvoir », explique-t-il au site Atlantico. « La plupart des gens ont une représentation du pouvoir qui est celle des médias, mais pas une vision humaine directe. Avec ce livre, je voulais raconter très concrètement la vie au pouvoir : montrer le quotidien d’un ministre, les relations avec le président de la République, les lieux où les décisions sont prises, notamment à Bruxelles. Je voulais que les gens puissent toucher l’expérience du pouvoir, toucher le pouvoir. » Un pouvoir qu’il souhaite conquérir ? L’avenir nous le dira…

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