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C. Belaïd, abattu par des salafistes «protecteurs de la révolution»?

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Alors que la Tunisie est plongée dans une crise politique sans précédent depuis la révolution de Jasmin, l’enquête concernant le meurtre de Chokri Belaïd, assassiné le 6 février dernier, se poursuit.

L’enquête se tourne vers les mouvements salafistes

A ce jour, plusieurs complices présumés ont été interpellés, mais le meurtrier présumé, identifié grâce à plusieurs témoignages, court toujours.

Lors d’une intervention, le nouveau Premier ministre Ali Larayedh a accusé, mercredi 27 février, un « courant salafiste » d’être à l’origine du meurtre de Chokri Belaïd.

Grâce aux enregistrements des vidéos de surveillance des magasins proches du domicile de la victime, les enquêteurs ont pu découvrir que le tueur et ses complices avaient organisé une filature tout au long de la semaine qui a précédé le meurtre.

Des enquêteurs étrangers devraient désormais venir renforcer les équipes en place afin d’analyser les données qu’on réussit à obtenir les enquêteurs tunisiens.

Dans les jours à venir, les photos des personnes encore recherchées devraient être distribuées pour aider les forces de police à capturer les responsables.

Les complices

Plusieurs complices présumés ont pour le moment été interpellés.

Un certain Yasser Mouelhi, reconnu salafiste, serait le propriétaire de la voiture qui a filé Chokri Belaïd durant la semaine précédant le meurtre. Il ne serait pas directement impliqué mais a avoué avoir loué sa voiture à un groupe de personnes.

Mohamed Ali Damak, est celui qui aurait effectué la liaison entre le groupe salafiste et son ami, Yasser Mouelhi.

Mohamed Ali Mechergui est le complice direct de l’assassin, le jour du meurtre. Il a été arrêté dimanche 24 février. Son rôle aurait été de conduire le meurtrier sur place, en moto, et de s’enfuir juste après que ce dernier eut été abattu, de quatre balles dans le corps, l’opposant politique alors qu’il venait d’entrer dans sa voiture.

Un quatrième complice aurait également été interpellé.

« Pour le moment, on ne sait pas s’ils appartiennent à une structure organisée, quels liens entretiennent-ils avec les structures salafistes en place ? Quelles sont leurs motivations ?, » a déclaré le Premier ministre lors de son intervention.

D’autres complices seraient toujours en liberté.

Le tueur

Le meurtrier présumé a été identifié mais court toujours, selon la police tunisienne qui mène l’enquête. Il serait un salafiste originaire de Jendouba, habitant du centre-ville de Tunis. Certains affirment qu’il aurait déjà été exfiltré.

Artisan de 31 ans, spécialisé dans les meubles en aluminium, il serait actif au sein de la Ligue de protection de la révolution (LPR), une milice connue pour sa brutalité.

La radio Mosaïque FM a affirmé que le tueur avait « déjà avoué son implication dans le meurtre de Chokri Belaïd et a confié qu’il a exécuté une fatwa qui appelait au meurtre. »

Les témoins

Le témoignage d’une femme a permis l’identification du tueur et de son complice principal. Cette dernière a depuis été placée sous protection policière.

Jeudi 28 février au matin, le président tunisien Moncef Marzouki a été entendu par la justice, à titre de témoin,  par le juge d’instruction chargé de l’enquête.

« Le président de la République a reçu ce matin le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis qui l’a entendu en tant que témoin dans l’affaire de l’assassinat de Chokri Belaïd, » a affirmé la présidence tunisienne dans un communiqué.

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