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C. Schönborn, le «fils spirituel» de Benoît XVI

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Son nom revient souvent. Déjà, lors de l’élection de Benoît XVI, en 2005, de nombreux observateurs prononçaient le nom du cardinal Schönborn comme un éventuel successeur au pape qui, déjà, ne devait être qu’un pape de transition.

Le cardinal Schönborn est-il vraiment « papabile » ?

Depuis, les choses ont changé et si l’archevêque de Vienne, cardinal parmi les « papabile » apparaît comme une évidence pour certains, pour d’autres, il est déjà hors course.

Une chose est sûre, le cardinal Schönborn a le pedigree parfais pour le poste. Membre de l’ancienne noblesse autrichienne, il fait partie des deux cardinaux et 19 archevêques, évêques, prêtres, religieux et religieuses que sa famille a déjà offert à l’Eglise.

Né le 22 janvier 1945 à Skalken, en Bohême, Christoph Schönborn entre chez les dominicains en 1963 avant d’étudier la philosophie et la théologie en Allemagne, en France, puis en Autriche. Il entame également une spécialisation en christianisme slave et byzantin à la Sorbonne avant d’être ordonné prêtre le 27 décembre 1970.

Expert et théologien pour l’Eglise

En tant que prêtre, Christoph Schönborn est envoyé à Graz, en Autriche, où il est aumônier des étudiants. Il commence également à enseigner la dogmatique, à l’université de Fribourg. A partir de 1978, il commence à enseigner la théologie chrétienne et orientale.

Au début des années 80, en tant qu’expert, Christoph Schönborn est appelé pour prendre part à de nombreuses commissions. De 1981 à 1991, il intervient au sein de la Commission théologique de la conférence épiscopale suisse. Jusqu’en 1987, il devient expert pour la Commission suisse pour le dialogue entre orthodoxes et catholiques. Il est également appelé à la Commission pour le dialogue entre catholiques romains et autres chrétiens.

Il est également membre de la Commission théologique internationale et de la fondation Pro Oriente.

Rédacteur du catéchisme de l’église catholique

C’est le pape Jean-Paul II qui le nommera évêque, le 11 juillet 1991, quatre ans avant d’être nommé archevêque coadjuteur. Ses fonctions sont amenées à grandir et il se rapproche alors de plus en plus du Vatican. C’est lui qui, notamment, prêchera les exercices de Carême au Vatican, en 1996. Il sera également chargé de la rédaction du Catéchisme de l’Eglise catholique.

Il est nommé cardinal en 1998. A Vienne, il fait ses premiers pas en reprenant une Eglise secouée par un scandale sexuel impliquant son prédécesseur. Cependant, au fil du temps, son image s’est plus ou moins dégradée, notamment lorsque son ancien vicaire général a mené une rébellion composée d’une centaine de prêtres lançant un « appel à la désobéissance » envers l’Eglise, notamment en ce qui concerne le célibat des prêtres ou le rôle des femmes dans l’Eglise.

Bien que le cardinal n’ait pas salué le mouvement de ces prêtres, il n’a pas non plus véritablement tenté d’y mettre un terme, ce qui a été considéré comme de la sensibilité pastorale pour certains, de la lâcheté pour d’autres.

Il y a deux ans, ils étaient nombreux à avoir définitivement enterré l’éventuelle candidature du cardinal au trône papal.

Un progressiste dans le conclave

Le cardinal Schonborn est polyglotte, à l’aise pour discuter de points complexes en plusieurs langues, et un savant authentique. Il est également un protégé intellectuel de Benoît XVI, si bien qu’au fil des années, il a presque été considéré comme le « fils bien-aimé » du pape, mais il a aussi un côté pastoral et une capacité de nuance. Sa position concernant le mariage des prêtres mariés, et sa réaction patiente à l’Appel à la désobéissance des prêtres, en font un des progressistes du conclave qui ouvrira ses portes dans quelques jours.

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