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C’est certainement avec surprise que le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a découvert le soutien de la firme Coca-Cola dans le conflit qui l’oppose avec le PDG de Titan International, Maurice Taylor, qui s’était retiré des négociations de reprises de l’usine Goodyear d’Amiens Nord. Ce dernier affirmait les ouvrier français ne fichait rien.
Derniers échanges
Arnaud Montebourg répondait mercredi 20 février au PDG de Titan International, qualifiant les propos de Maurice Taylor « d’extrémistes » et promettant de surveiller les importations de pneus Titan. « Vos propos aussi extrémistes qu’insultants témoignent d’une ignorance parfaite de ce qu’est notre pays, la France, de ses solides atouts, comme de son attractivité mondialement reconnue et de ses liens avec les Etats-Unis d’Amérique », écrivait-il.
En réponse, Maurice Taylor lançait : « Vous affirmez que je suis un extrémiste. Je dois avouer que la plupart des hommes d’affaires avisés seraient d’accord pour dire que je suis fou d’avoir eu l’idée de dépenser des millions de dollars pour racheter une usine de pneus en France et verser certains des salaires les plus élevés au monde. »
Coca-cola entre dans la danse
Or dans une lettre adressée à Arnaud et datée du 21 février, l’entreprise Coca-Cola a voulu assurer le ministre du Redressement productif de tout son soutien – lettre dont le site du Monde livre la copie. « Vous avez rappelé la fierté de la France d’accueillir des entreprises internationales, créatrices d’emplois et de valeur pour notre économie et les Français », écrit Tristan Farabet, PDG de Coca-Cola Entreprise.
« Nous tenions à vous redire que cette fierté est partagée et que nous sommes heureux d’investir en France » (…) « Malgré un contexte économique difficile et une pression fiscale importante, nous restons plus que jamais déterminés à poursuivre notre investissement en France. Ainsi, en 2013, ce sont 66 millions d’euros supplémentaires qui seront consacrés au développement industriel de Coca-Cola entreprise en France. »
Et d’ajouter : « Profondément convaincus de l’intérêt, de l’opportunité mais aussi de la responsabilité sociétale qu’implique le fait de produire en France, nous souhaitons aujourd’hui participer encore plus activement à la promotion de l’attractivité du territoire français auprès des entreprises étrangères ».
Arnaud Montebourg critiqué mais pas seul
Si la droite n’a pas hésité à critiquer la violence des propos du ministre, de nombreux soutiens ont pourtant accompagné sa démarche. La présidente de General Electric France et responsable de la chambre de commerce américaine à Paris, Clara Gaymard, a elle par exemple pris parti Arnaud Montebourg car selon elle, « on ne parle pas d’un pays, d’un gouvernement, d’une personne en s’exprimant de la sorte », avait-elle estimé dans Les Echos.
« Si je suis intervenue, c’est surtout parce que je ne voulais pas qu’il y ait un amalgame entre les propos de M. Taylor et ce que vivent les 4200 entreprises américaines présentes en France, qui emploient 500 000 personnes », avait-elle aussi expliqué explique-t-elle au Monde.