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Crise politique en Tunisie: les ministres laïcs quittent le gouvernement

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L’armée et les forces de l’ordre sont toujours déployées en Tunisie, où le meurtre de Chokri Belaïd, opposant virulent au gouvernement, a suscité une grande vague de violence. Dimanche 10 février, le calme semblait être revenu dans les principaux noyaux de tensions, à l’exception de quelques évènements survenus à Gafsa, Sidi Bouzid et Kebili.

Crise politique après le meurtre d’un opposant

Les membres du Congrès pour la république (CPR), parti du président laïc Moncef Marzouki, ont annoncé leur décision de quitter le gouvernement et la coalition qu’il formait avec les islamistes d’Ennahda.

« Nous disions depuis une semaine que si les ministres des Affaires étrangères et de la Justice n’étaient pas remplacés, nous nous retirerions, » a déclaré Ben Amor, un des cadres du CPR.

Une conférence de presse doit par ailleurs être organisée dans la journée de lundi 11 février.

Le Premier ministre en position de faiblesse

Le départ de ces trois ministres vient aggraver encore la crise politique que traverse la Tunisie depuis la mort de Chokri Belaïd, dont les funérailles nationales ont été organisées vendredi 8 février. Alors que le Premier ministre Hammadi Jebali avait, proposé la formation d’un gouvernement de technocrates, ce dernier a été désavoué, notamment par les ministres d’Ennahda.

Plus de deux ans après la révolution de Jasmin qui a provoqué le départ de Ben Ali du pouvoir, la France s’est montré inquiète de ce regain de violence en Tunisie.

Espoir déchu en Tunisie

« Nous n’avons pas […] à nous ingérer dans ce qui se passe en Tunisie. Mais nous sommes évidemment attentifs, inquiets parce que ce sont nos amis, nos cousins, » a déclaré le ministre des Affaires étrangères, interrogé par BFM TV, Le Point et RMC.

« Il faut en tout cas écarter les violences, condamner la mort de Chokri Belaïd » et « souhaiter que les autorités, les élus, trouvent les moyens par le dialogue de trouver une solution, » a ajouté Laurent Fabius.

« Je pensais, au départ, que la Tunisie était peut-être le pays où la révolution pouvait aboutir à des résultats positifs le plus paisiblement, parce que c’est un pays qui n’est pas très grand, qui a un niveau de développement fort, c’est un pays où il y a un niveau d’éducation important, où les femmes ont traditionnellement des droits, » a par la suite souligné Laurent Fabius.

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