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Déficit public: le gouvernement ne tiendra pas ses objectifs

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Interrogé sur les conclusions du rapport de la Cour des comptes publié mardi 12 février, qui estime que la France a peu de chances de ramener ces déficits à 3% du PIB cette année, le ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, a répondu : « Je pense que c’est probable ». « Et par rapport à ça, il faut à la fois qu’on ne coupe pas ce qui reste de croissance, sinon ce serait une faute, mais en même temps qu’on soit sérieux et le mot d’économies fait partie du vocabulaire et de la panoplie », a expliqué le ministre des Affaires étrangères sur Canal+.

Un gouvernement qui a été trop optimiste ?

La loi de finances pour 2013 prévoit en effet de ramener cette année les déficits publics de la France de 4,5% à 3% de son PIB et ce sur la base d’un scénario de croissance de 0,8%. Une prévision jugée bien trop optimiste par l’OCDE et le FMI qui tablent sur une hausse du PIB de 0,3 %. « Ce sera effectivement très difficile » de tenir ces engagements, a confirmé le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, sur France Inter.

« La probabilité d’atteindre cet objectif s’est amenuisée au fur et à mesure que la croissance pâlissait, non seulement en France mais plus généralement dans la zone euro et dans le monde. Chacun sait bien qu’il est difficile d’atteindre des objectifs nominaux de déficits publics quand la conjoncture est à ce point défavorable », a déclaré le ministre.

On ne change pas le calendrier

Ce n’est pas pour autant que le gouvernement a l’intention de modifier son calendrier. « Nous pourrons, le cas échéant si c’est nécessaire, réévaluer, réexaminer, ces différents objectifs », aussi bien en ce qui concerne la croissance que la réduction du déficit public, a affirmé Pierre Moscovici sur France Info, juste après avoir assuré que ces objectifs étaient pour l’instant « maintenus »« Nous savons qu’ils sont difficiles, c’est l’évidence », a ajouté le ministre de l’Economie.

Dans les fait,s Pierre Moscovici attend la présentation du programme de stabilité le 15 mars au Parlement après que le nouveau Haut Conseil des finances publiques installé le 1er mars aura rendu un avis. Par ailleurs, le 22 février, la Commission européenne doit publier ses prévisions pour l’année à venir. « C’est dans ce contexte-là que nous verrons s’il faut réévaluer ou non et quelles conséquences tirer de ces prévisions », a déclaré le ministre de l’Économie, « le calendrier n’est pas changé, tout cela doit se faire dans le bon ordre ».

La Cour des comptes met en garde

Lors de l’audience solennelle de rentrée, le 10 janvier, Didier Migaud avait exhorté le gouvernement à avoir comme première préoccupation la baisse de la dépense publique : « Dans le redressement à conduire, une priorité claire doit être donnée au levier « dépenses » par rapport au levier « recettes »», avait-il expliqué, appelant « à ce que l’effort de redressement qui reste encore à faire soit assuré par une baisse du poids des dépenses publiques ».

Pour 2013, les projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale prévoient un partage entre 10 milliards d’économie sur la dépense publique, 10 milliards de recettes supplémentaires par le biais des impôts pesant essentiellement sur les plus grandes entreprises et 10 milliards de contributions demandées aux ménages les plus aisés (10 % des contribuables).

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