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C’est le quotidien El País qui faisait paraître jeudi le nom du Premier ministre espagnol Mariano Rajoy au sein d’une liste de bénéficiaires supposés de paiements occultes, et plongeait ainsi l’Espagne dans une crise politique.
D’après ces documents, l’actuel chef du gouvernement espagnol aurait perçu, entre 1997 et 2008, des paiements pour un total de 25 200 euros par an, sous forme de dons émanant de chefs d’entreprise.
Rajoy nie, l’opposition réclame la démission
« Jamais, je répète, jamais, je n’ai reçu ni distribué d’argent au noir », a néanmoins affirmé Mariano Rajoy devant la direction du Parti populaire, qu’il préside depuis 2004, se refusant à toute idée de démission.
Le chef du Parti socialiste espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, a pourtant demandé à l’actuel Premier ministre de droite « d’abandonner la présidence du gouvernement, […] ne pouvant faire face à la situation très grave que traverse l’Espagne. »
Les Espagnols remontés contre leurs dirigeants
L’Espagne est en effet de plus en plus excédée par la multiplication des affaires de corruption, tandis que la population reste soumise à de lourds sacrifices sociaux. Depuis plusieurs mois, les dirigeants espagnols battent des records d’impopularité : une pétition en ligne réclamant la démission de Mariano Rajoy a même recueilli près de 800 000 signatures en quelques jours seulement.
5,8 millions d’euros détournés par le gendre du roi ?
Du côté de la famille royale espagnole, le moral n’est pas non plus au beau fixe. Si le prince Felipe continue de montrer l’exemple et semble de plus en plus mis en avant par son père le roi Juan carlos Ier, âgé de 75 ans et en mauvaise santé, le cas du gendre du roi, Iñaki Urdangarin, 45 ans, s’annonce tout différent.
Époux de l’infante Cristina de Borbón, seconde fille du roi, le duc consort de Palma de Majorque a été mis en examen pour le détournement de 5,8 millions d’euros entre 2004 et 2007, époque à laquelle il présidait l’Instituto Noos, une association à but non-lucratif chargée de l’organisation d’un congrès international dédié au sport et au tourisme dans les Baléares.
Le roi d’Espagne prend ses distances
Iñaki Urdangarin a donc été convoqué devant la justice de Palma de Majorque le 23 février prochain pour ces fraudes fiscales présumées. D’ici là, l’ancien champion du handball espagnol n’a plus de page dédiée sur le site de la Maison royale, le roi Juan Carlos Ier ayant souhaité prendre ses distances avec son gendre pour le moins gênant.
Ce scandale s’ajoute à celui provoqué il y quelques jours par la divulgation de mails impliquant Carlos Garcia Revenga, le secrétaire particulier des infantes d’Espagne, Elena et Cristina, dans cette même affaire de détournements de fonds publics.