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Goodyear: le patron de Titan tacle la politique d’Arnaud Montebourg

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Le jugement est sans appel. Titan « ne reviendra pas », avait simplement annoncé Arnaud Montebourg le 11 février, à propos du retrait du groupe Titan des négociations de reprises de l’usine Goodyear d’Amiens Nord. Mais il semblerait que les raisons de ce retrait ne soient pas que stratégiques.

« Les ouvrier français ne fichent rien ».

Dans un courrier que le quotidien Les Echos s’est procuré, le PDG du groupe américain ne mâche pas ses mots : « Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures. Je l’ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m’ont répondu que c’était comme ça en France », écrit-il.

« Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers »

Et Maurice M. Taylor Jr de poursuivre : « Vous pensez que nous sommes si stupides que ça ? Titan a l’argent et le savoir-faire pour produire des pneus. (…) Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins d’un euro l’heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin. Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers.Titan n’est pas intéressé par l’usine d’Amiens nord.».

Réactions en France

« C’est une insulte à mes collègues mais aussi au peuple français », a réagi sur France Info le délégué CGT de l’usine Goodyear, Mickaël Wamen. « Jamais sous la présidence de Nicolas Sarkozy, au plus dur de la crise industrielle, un investisseur international ne se serait adressé au président de la République de cette manière », a lancé sur France Inter, Christian Estrosi. Même son de cloche du côté de l’ancien président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer, qui n’a pas hésité à pointer du doigt « la responsabilité de certains syndicalistes extrémistes, jusqu’au-boutistes » dans le destin de l’usine Goodyear. « Souvenons-nous de ce que la CGT a fait des ports français », a-t-il rappelé sur LCI.

Quant à la ministre de la Jeunesse et des Sports, Valérie Fourneyron, elle a été plus mesurée : « Ce n’est pas normal dans les propos, et en même temps son expression est sans doute la conséquence de désaccords et de désappointements qu’il a eus. Mais il ne faut jamais lâcher, et je fais confiance à Arnaud Montebourg pour qu’il puisse y avoir de nouveau ce dialogue indispensable avec Titan », a-t-elle expliqué sur Canal+.

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