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Hamadi Jebali claque la porte, la crise politique s’accentue en Tunisie

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Le gouvernement Jebali 1 aura duré 14 mois, 14 mois à partir de décembre 2011, deux mois après la victoire de son parti Ennahda aux premières élections libres de l’histoire de la Tunisie. S’il n’y aura pas de vacances à la tête de l’Etat, puisque le cabinet sortant expédiera les affaires courantes, la recherche d’un successeur paraît très incertaine et la crise pourrait se prolonger.

« Restaurer la confiance » des Tunisiens

Dans la soirée de lundi 18 février, Hamadi Jebali avait justifié sa démarche politique. Par la nécessité de « restaurer la confiance des Tunisiens ».  « Notre peuple est déçu par sa classe politique », a regretté le Premier ministre, affirmant une nouvelle fois qu’un gouvernement apolitique « est le meilleur moyen de sortir le pays de l’errance ». « L’échec de mon initiative ne signifie pas l’échec de la Tunisie ou l’échec de la révolution », a-t-il ajouté.

Avant des élections, une Constitution

Hamadi Jebali proposait la composition d’un gouvernement de technocrates apolitiques jusqu’à ce que puissent se tenir de nouvelles élections. Or, la difficulté – nœud de la crise – réside dans le fait que l’Assemblée nationale constituante (ANC) n’est toujours pas parvenue à rédiger une nouvelle Constitution, préalable à ces élections.

Les relations entre le parti islamiste Ennahda, le parti du président Marzouki et un autre mouvement laïc de centre-gauche, Ettakatol, alliés au sein de la majorité actuelle, sont particulièrement tendues.

Les options à la tête du gouvernement

Quel que soit le prochain Premier ministre, sa mission sera la même, sortir de cette crise, aboutir à la rédaction d’une Constitution et organiser de nouvelles élections.

Plusieurs noms circulent et, notamment, Abdelatif Mekki, ministre de la Santé, et Noureddine Bhiri, ministre de la Justice. Mais, le chef du groupe parlementaire d’Ennahda à l’ANC, Sahbi Attig, n’a pas exclu une reconduction d’Hamadi Jebali.

Un compromis ?

L’idée d’un cabinet apolitique ayant échoué, une solution de compromis pourrait s’imposer, elle aboutirait à la formation d’un gouvernement « mixte », mêlant technocrates et personnalités politiques. L’essentiel de l’opposition et les alliés laïques d’Ennahda exigent que les ministères régaliens soient confiés à des indépendants.

La situation reste électrique en Tunisie, deux semaines après l’assassinat de l’opposant anti-islamiste, Chokri Belaïd. 

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