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Joe Biden songe-t-il à 2016 et à l’après-Barack Obama?

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Quand Barack Obama ne peut pas se déplacer, trop occupé par les problèmes internes aux États-Unis, il envoie son vice-président pour le représenter.

Joe Biden en porte-parole de Barack Obama en Europe

Joe Biden sera ainsi reçu à l’Élysée, par François Hollande, ce lundi 3 janvier, avant d’effectuer une tournée diplomatique de quelques jours auprès de ces pays que Washington appelle les « plus vieux amis et plus proches alliés » des États-Unis, à savoir l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France.

L’intervention française au Mali sera bien entendu au cœur des discussions. Les États-Unis, qui ont maintes fois témoigné de leur soutien envers les opérations françaises, ont également à plusieurs reprises mis en garde contre le risque d’enlisement de l’armée dans sa lutte contre l’islamisme.

Les États-Unis, comme la France, se positionnent fermement pour un déploiement rapide de la force africaine d’environ 6000 hommes qui sera chargée de prendre le relais de l’armée française sur le terrain.

Néanmoins, Washington, qui appuie aujourd’hui l’intervention en fournissant des moyens de renseignement, de logistique aérienne et de ravitaillement en vol des avions de chasse français, ont souvent émis des doutes quant à la réelle capacité d’action de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) sur le terrain.

Le retour de Joe Biden sur la scène internationale

Joe Biden, investi deux semaines auparavant pour un deuxième mandat en tant que vice-président des États-Unis sera véritablement le porte-voix de Barack Obama pendant ces deux jours.

Un porte-voix qui semble prendre de plus en plus de place sur la scène nationale comme internationale.

En quatre ans de mandat, le binôme de Barack Obama a assurément tenté de rendre le poste de vice-président incontournable sur la scène politique. Mais s’il est apparu parfois dans l’ombre du Président, durant ces quatre premières années, Joe Biden semble désormais revenir sur le devant de la scène.

L’homme de la régulation des armes à feu

S’il a été, jusqu’à aujourd’hui, présent pour de nombreuses questions internationales, qu’il s’agisse de l’intervention en Libye, à laquelle il était fermement opposé ou aux dossiers Afghanistan et Pakistan, Joe Biden, sénateur élu sans interruption entre 1973 et 2008, semble aujourd’hui préparer l’avenir.

C’est pour cela que le président Obama lui confie d’épineux dossiers, qu’il semble maîtriser avec toute l’expérience qu’il a acquise durant sa longue carrière politique. Durant les quatre prochaines années, il sera notamment l’homme de la régulation des armes à feu aux États-Unis, sujet devenu de plus en plus sensible depuis les récurrentes fusillades sur le territoire américain. Il sera également, auprès du secrétaire d’État à la Défense, l’homme du retrait des forces américaines d’Afghanistan en 2014.

Joe Biden préparerait calmement la succession de Barack Obama. C’est en tout cas ce qu’affirment les bruits de couloir de la politique américaine. Vers une candidature à l’élection présidentielle en 2016 ? Nul ne le sait véritablement, d’autant que ce premier vice-président catholique de l’histoire des États-Unis aura 74 ans lors de la prochaine élection présidentielle.

Un tremplin vers la présidence

Néanmoins, et malgré cet âge, la fonction de vice-président a toujours représenté une étape importante dans la marche vers le plus haut poste de la Maison Blanche. Un tiers des présidents américains ont d’abord été vice-président.

Le vice-président américain est au demeurant le premier sur la ligne de succession présidentielle. Sa fonction principale est définie à l’article 2 de la Constitution des États-Unis qui stipule, qu’en cas « de destitution, de mort ou de démission du président, ou de son incapacité d’exercer les pouvoirs et de remplir des devoirs de sa charge, ceux-ci seront dévolus au vice-président. »

On dit d’ailleurs souvent que le vice-président est « à un battement de cœur de la présidence américaine ». C’est pourquoi un candidat à la vice-présidence doit être considéré comme « présidentiable ».

Si le vice-président n’a aucun rôle exécutif, il peut se voir confier une mission par le président des États-Unis. Il est en outre président du Sénat mais n’a qu’un rôle procédural et ne peut pas intervenir dans les débats. Il peut néanmoins faire jouer sa voix en cas d’égalité pour empêcher tout blocage au Sénat.

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