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La réforme du code minier: un enjeu industriel pour la France

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La France des années 1970 importe alors 98% de son gaz et de son pétrole. Elle en importe toujours 98% pour un montant de 65 milliards d’euros en 2012.

De cette contrainte objective – l’absence de ressources énergétiques – sont nées les idées, à savoir l’investissement dans le nucléaire mais pas uniquement. Avec l’IFREMER (l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) la découverte de la théorie de la tectonique des plaques, et les investissements dans la recherche minière, avec les travaux du BRGM en matière de géothermie, la France a su à la fois devenir un des pays qui compte parmi les meilleurs mondiaux pour la connaissance géologique et biologique des fonds marins, et dans le même temps développer une filière industrielle dans l’exploitation des minerais qui la place aujourd’hui au premier plan européen.

La France a fait du secteur de l’énergie une filière industrielle de pointe créatrice d’emplois à haute valeur ajoutée

À l’heure où la question du devenir de l’industrie française se pose avec une acuité particulière du fait de la crise économique, à l’heure où la question de la transition énergétique devient centrale dans la réflexion stratégique des États du fait de la raréfaction des ressources, poussant le gouvernement actuel à lancer un chantier de réforme sur le sujet à commencer par la réforme du code minier, il convient de ne pas oublier que c’est par la recherche et l’innovation que la France a su conserver son indépendance énergétique en faisant du secteur de l’énergie une filière industrielle de pointe créatrice d’emplois à haute valeur ajoutée.

S’il est fondamental de penser la transition énergétique, il est tout aussi fondamental d’y associer entreprises, laboratoires de recherche, chercheurs français. L’enjeu relatif à ce secteur est encore plus important que celui du secteur automobile, puisque de l’évolution du premier découlera celle du second.

L’Assemblée nationale s’est emparée  du sujet et la commission du développement durable a auditionné le 23 janvier dernier les fédérations professionnelles représentant le secteur minier. Au sein de cette audition, les industries du gaz et du pétrole dépendantes du contexte international pour cause d’absence de ressources conventionnelles en France, et les représentants des industries minières non ferreuses. 

Le secteur minier, un secteur où les PME sont aussi développées que dynamiques

Ce secteur industriel, représentant 75 000 emplois est non seulement un secteur où la France est leader au niveau mondial, c’est aussi un secteur où les PME sont aussi développées que dynamiques. Enfin, c’est un secteur qui présente une avance significative en matière de recherche et d’innovation. Ainsi, alors que la modernité génère des besoins sans cesse croissants en matière de matière premières de la part des populations du monde entier, ces industries qui extraient dans leur grande majorité des matières que nous utilisons au quotidien comme les terres rares, ont d’ores et déjà pris les devants sur la prise en compte et la gestion en amont des externalités négatives, à savoir l’anticipation et la maitrise des impacts environnementaux liés à l’exploration et l’exploitation minière, ainsi que sur la mise en place d’une économie circulaire reposant sur l’optimisation des processus de recyclage.

Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, cherche un modèle de mine responsable. Cela tombe bien, il y en a. Elles sont françaises et appartiennent à une industrie nationale stratégique et en plein essor.

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