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La santé sous tension

Les raisons de ce phénomène sont multiples : permanence de nombreux clichés, absence de services publics adaptés, insuffisance des incitations pour attirer de nouveaux médecins. S’y ajoutent des raisons plus structurelles comme le départ à la retraite des médecins issus de la génération du baby boom, la féminisation des professions médicales, ainsi qu’une aspiration générale, chez les jeunes médecins, à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. La désertification médicale, qui concerne près d’un Français sur trois, commence à faire sentir ses effets. Au sentiment d’abandon, s’ajoute la résurgence d’anciennes pathologies comme la tuberculose. D’après les estimations, la situation devrait s’aggraver dans des régions comme la Picardie, le Centre ou le Languedoc-Roussillon. Le développement rapide des dépassements d’honoraires ne fait que fragiliser des millions de familles.

Face à cette situation, les pouvoirs publics s’organisent, en privilégiant des mesures d’incitation. Quoique louables, ces efforts se révèlent dans l’ensemble insuffisants. Bien souvent, les élus locaux doivent recourir à des mesures d’urgence comme l’octroi de primes d’installation, la création de maisons médicalisées, la sollicitation d’agences de recrutement ou l’embauche de médecins étrangers. De l’avis de tous, ces mesures ne suffiront pas à résorber la «fracture médicale» qui menace la cohésion de nos territoires. Au-delà, il semblerait que ce soit le pacte social scellé à la Libération qui se trouve aujourd’hui menacé.

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