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Laurent Monsengwo, figure montante de l’Église en Afrique

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« Papabile »

Parmi les divers « papabile » africains un nom revient souvent : celui du cardinal congolais Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa (RD Congo). Souvent qualifié de figure montante de l’Eglise en Afrique, le prélat congolais âgé de 73 ans pourrait bien succéder à Benoît XVI.

Premier Africain secrétaire spécial d’un synode des évêques en 2008, Laurent Monsengwo a présidé avec Benoît XVI un synode sur la nouvelle évangélisation en octobre 2012, signe de la confiance que le Souverain Pontife lui accorde. Le pape démissionaire lui a également confié une mission complexe : celle de se rendre en Syrie, en compagnie de deux autres cardinaux pour apporter son soutien à la population.

Le premier Africain à obtenir un doctorat en sciences bibliques

Né le 7 octobre 1939 à Mongobele dans la région du Bandundu, à l’Est de Kinshasa, Laurent Monsengwo intègre le grand séminaire de Kabwe en Zambie. Après des études de philosophie, il décide de partir à Rome à l’université pontificale Urbaniana où il suivra des cours de théologie.

Le 21 décembre 1963, Laurent Monsengwo est ordonné prêtre : il est alors âgé de 24 ans. En 1970, il devient le premier Africain à obtenir un doctorat en sciences bibliques. Pendant les cinq années qui suivent, il travaille comme secrétaire au sein de la Conférence épiscopale du Zaïr, sous la dictature de Mobutu.

Le 13 février 1980, il est nommé évêque auxiliaire à Inongo, une localité de la province du Bandundu. Quelques mois plus tard, Laurent Monsengwo reçoit la consécration épiscopale des mains du pape Jean-Paul II. Le 1er septembre 1988, il est promu archevêque de Kisangani.

Trop engagé dans la vie politique pour devenir pape ?

Un parcours ecclésiastique sans faute, donc, qui lui laisse entrevoir une possibilité de succéder à Benoît XVI, qui démissionnera jeudi 28 février prochain. Cependant, son engagement politique en RDC pourrait le desservir. Figure d’opposition de Mobutu, il fut à l’époque considéré comme l’un des successeurs potentiels du second président de la RDCIl expliquera plus tard que, lorsqu’il était archevêque de Kisangani, s« maison fut bombardée pendant dix heures et c’est [sa] personne qui était visée. Selon lui« Mobutu voulait avoir le pouvoir souverain sur tout le monde, et que tout le monde se plie à ses desiderata. Il était parvenu à réduire la résistance de tout le monde. Il lui manquait la résistance de l’Eglise catholique », rapporte le site d’information La Vie.

En 1991, Laurent Monsengwo devient le président de la Conférence nationale souverainepuis du Haut-commissariat de la république. De 1992 à 1996, il préside le Haut conseil de la république, un Parlement de transition formé en 1994, pour favoriser le passage vers la démocratie. Trois ans plus tard, il est élu président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), et ce jusqu’en 2003. L’année suivante, il préside la Conférence épiscopale nationale du Congo.

« Un pouvoir ecclésiastique 1000 fois supérieur au pouvoir politique »

Des rumeurs le disent alors candidat à l’élection présidentielle, ce que réfute Laurent Monsengwo : « Je n’envie pas le pouvoir politique.., si je le voulais, je l’aurais pris en 1997, avec la chute de Mobutu, mais je ne l’ai pas fait, car mon pouvoir ecclésiastique est 1000 fois supérieur au pouvoir politique », déclare-t-il à l’époque.

Lors des dernières élections présidentielles, à la fin de l’année 2011, le cardinal Monsengwo a dénoncé les fraudes électorales en faveur du candidat Joseph Kabila opposé à Etienne Tshisekedi : « Les résultats de l’élection présidentielle ne sont conformes ni à la vérité ni à la justice », déclara-t-il.

Compositeur et auteur

Polyglotte, le prélat congolais parlerait 14 langues, selon le site Jeune Afrique. Parallèlement à son pourvoir ecclésiastique et son activité politioque, Laurent Monsengwo compose de la musique et écrit sur la foi chrétienne. Il est l’auteur d’un ouvrage sur la conduite spirituelle de l’Eglise catholique par le pape Benoît XVI, publié en 2013 selon le site d’information

En 2010, Laurent Monsengwo a été nommé au collège cardinalice. Il fait aujourd’hui partie des onze cardinaux africains éligibles à la papauté.

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