Le régime syrien tenterait-il d’engager des négociations avec l’opposition armée ? Le ministre des Affaires étrangères l’a affirmé alors qu’il était en voyage en Russie. Pourtant, si le dialogue entre les différentes forces en présence a été mis en avant depuis bientôt deux ans de conflit, il semblerait bien qu’une telle option soit actuellement inenvisageable.
[image:1,l]
Le régime syrien s’est dit prêt à dialoguer avec l’opposition armée au régime, selon une déclaration du ministère syrien des Affaires étrangères, Walid al-Moallem, lundi 25 février, à l’occasion d’une rencontre avec des diplomaties russes.
L’opposition armée invitée à la table des négociations
« Nous sommes prêts au dialogue avec quiconque le désire […] Même avec ceux qui tiennent des armes dans leurs mains, » a ainsi déclaré le ministre, selon des propos rapportés par l’agence de presse russe Itar-Tass.
Pour de nombreux observateurs, cet évènement marque l’offre la plus claire faite par le gouvernement de Bachar al-Assad, aux rebelles armés, depuis le début du conflit.
Une offre qui vient confirmer la déclaration du ministre de la Réconciliation, la semaine dernière. Ce dernier avait affirmé être prêt à rencontrer l’opposition armée.
L’Armée syrienne libre veut le départ de Bachar al-Assad avant d’engager le dialogue
Cependant, jusqu’ici, les acteurs du conflit n’ont toujours pas trouvé de terrain d’entente leur permettant d’engager une négociation et les leaders de l’Armée syrienne libre ont d’ores et déjà déclaré qu’ils n’accepteraient les négociations que lorsque le président Assad aura quitté le pouvoir.
Lundi, le secrétaire d’Etat à la défense américain, John Kerry, a également émis quelques réserves concernant la sincérité de l’offre syrienne.
« Il me semble difficile à comprendre comment, lorsque vous voyez les bombes tomber sur des innocents à Alep, il serait possible de prendre leur proposition au sérieux, » a déclaré John Kerry.
Les combats se sont poursuivis en Syrie, dans la journée de lundi. Une explosion aurait fait au moins 53 blessés près de Damas.
Les leaders de l’opposition n’ont pas d’influence sur les armes
Les négociations paraissent d’ores et déjà compromises. En effet, si l’Armée syrienne libre apparaît favorable à l’instauration d’un dialogue, les autres factions rebelles et armées, fortement désunies, seront sans doute beaucoup plus difficiles à convaincre.
Les chefs de l’opposition sont, la plupart du temps, installés à l’étranger et n’ont que peu d’influence sur les combattants du terrain, en témoignent les divers cessez-le-feu ratés. Les leaders des factions d’opposition ne pourront tout simplement pas garantir que les combattants, sur le terrain, déposent réellement les armes.
Le chef de la Coalition nationale syrienne, Moaz Alkhatib, a pour sa part affirmé qu’il n’avait pas encore été contacté par Damas. Actuellement en visite entre les Etats-Unis et la Russie, il a affirmé, pour Reuters, qu’il attendrait de voir comment les évènements se développent.
La guerre civile syrienne, près de deux ans après son commencement, aurait fait entre 70 000 et 90 000 victimes, selon diverses estimations.
Global Post / Adaptation Rédaction JOL Press