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Le soldat qui a tué Ben Laden détaille le raid dans un entretien

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« C’est lui, boum, c’est fait »

C’est avec précision que l’ancien soldat des forces spéciales américaines détaille l’opération commando menée contre l’homme le plus recherché au monde : Oussama Ben Laden.

« C’était comme un instantané d’une cible d’entraînement. C’est lui, sans aucun doute. (…) C’est automatique, la mémoire musculaire. C’est lui, boum, c’est fait », se souvient le Navy Seal dans un long entretien au magazine américain Esquire, sous couvert de l’anonymat.

« Je l’ai vu prendre ses dernières inspirations »

Appelé le « tireur » dans l’entretien, il est le premier à entrer dans la pièce du troisième étage de la résidence. Ben Laden est dans le noir, alors que lui porte des lunettes de vision nocturne « Il y avait Ben Laden là, debout. Il avait ses mains sur les épaules d’une femme, la poussant devant, pas exactement vers moi mais dans la direction du vacarme du couloir. C’était sa plus jeune femme, Amal », explique-t-il.

Le soldat tire deux balles, puis une deuxième dans la tête du chef d’Al-Qaïda. L’action dure 15 secondes. « Il était mort. Il ne bougeait pas. Sa langue pendait. Je l’ai vu prendre ses dernières inspirations, juste une respiration réflexe », raconte-t-il.

À cet instant précis, le soldat se souvient s’être demandé si c’était « la meilleure ou la pire chose » qu’il ait jamais faite.

« Amal s’est alors retournée comme si elle voulait me frapper, ou comme s’il elle voulait mourir à sa place. Je l’ai attaché au lit », poursuit le « tireur »« C’est alors que j’ai réalisé, que le plus jeune fils de Ben Laden, âgé de deux ou trois ans, se tenait debout de l’autre côté du lit ». 

Les membres de la Navy Seal s’étaient entraînés sur des répliques de la résidence de Ben Laden en Caroline du Nord puis au Nevada avant de décoller pour Jalalabad, dans l’est de l’Afghanistan, à bord d’hélicoptères furtifs des forces spéciales américaines.

Sans assurance-maladie ni retraite après seize ans passés à l’armée

Ce père de famille de 35 ans a quitté l’armée en été 2012. Il se retrouve depuis sans protection sociale ni retraite, n’ayant passé que seize années au lieu des vingt ans nécessaires pour bénéficier d’une protection sociale à vieIl serait aujourd’hui consultant, payé à la pige.

Relayé par la plupart des médias américains, l’entretien a provoqué de nombreuses réactions. Après la publication en septembre 2012 du livre polémique No Easy Day écrit par un Navy Seal sous le pseudonyme de Mark Owen, l’interview du « tireur » constitue le deuxième témoignage sur l’opération de l’intérieur, qui est « loin d’être la plus dangereuse de sa carrière ».

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