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L’immobilier haut de gamme, un marché en perte de vitesse

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L’immobilier haut de gamme touché par le renforcement de la fiscalité

Le marché immobilier haut de gamme parisien rencontre des difficultés. Les transactions auraient chuté d’environ 20 % au dernier trimestre 2012, selon le Nouvel Observateur. En raison du renforcement de la fiscalité, la clientèle française de l’immobilier haut de gamme préfère s’exiler. 

Thibault de Saint-Vincent, président de l’agence immobilière de prestige Barnes, reconnaît que le marché immobilier haut de gamme est « extrêmement calme » depuis quelques mois en raison notamment de « la dégradation des conditions économiques ».  

Laurent Demeure, président du réseau Coldweel Banker France & Monaco, estime quant à lui que le climat anxiogène ambiant, et les signaux négatifs envoyés par le gouvernement sont responsables de la « fuite des talents » influant ainsi sur la baisse du nombre de transactions

JOL Press : Quelles sont les dernières tendances du marché de l’immobilier haut de gamme ?

Laurent Demeure : On a assisté à un fort ralentissement de l’activité du marché immobilier entre les mois de juin et de novembre derniers. Depuis le changement de gouvernement, les règles fiscales sont peu claires, de nouvelles taxes ont été mises en place et les modifications successives ont engendré des incertitudes qui ont eu des conséquences négatives sur le marché immobilier haut de gamme. Les transactions ont fortement chuté au dernier trimestre 2012 : entre 20% et 40%. On enregistre une activité deux fois et demi moins importante depuis janvier 2012. Cependant, il y a eu un effet de rattrapage au mois de décembre : depuis que les règles sont connues, l’activité a repris.

JOL Press : La réforme de la fiscalité est-elle liée à la baisse d’activité de l’immobilier de prestige ?

Laurent Demeure : On assiste à une augmentation des mises en vente de biens immobiliers haut de gamme. Environ 60 à 70% des personnes qui mettent en vente leur bien s’exilent à l’étranger, le plus souvent à Londres, à Bruxelles ou encore à Barcelone. Je pense qu’il s’agit davantage d’une fuite des talents qu’un exil fiscal. Le gouvernement ne cesse d’envoyer des messages extrêmement négatifs, et renvoie l’image d’un pays qui pénalise le talent. Dans ce climat anxiogène, la clientèle française, mais également les acquéreurs étrangers, préfèrent partir dans un pays où leur talent sera reconnu. Les jeunes start-up, par contre, pour qui la pression fiscale a un impact énorme, préfèrent l’exil fiscal.

JOL Press : En plus de la clientèle française, avez-vous enregistré une baisse des acquéreurs étrangers ?

Laurent Demeure : Depuis quelques temps, nous constatons un équilibre entre les vendeurs et les acheteurs étrangers, ce qui n’était pas le cas avant : les acheteurs étaient plus nombreux. Un pays comme la France devrait attirer les talents plutôt que d’envoyer ces signaux négatifs qui poussent les gens à choisir l’exil. Il faut cependant nuancer, puisque depuis le mois de janvier 2013, on assiste à un retour des étrangers, essentiellement interessés par les biens immobiliers d’exception, dépassant les dix millions d’euros.

JOL Press : Comment rassurer les acheteurs?

Laurent Demeure : La France est un pays extrêmement apprécié dans le monde. Paris est une capitale qui rayonne à l’international. L’immobilier français était d’ailleurs le plus demandé jusqu’à maintenant. Nous avons la chance d’avoir un pays au climat exceptionnel et qui propose des infrastructures de qualité : tâchons de nous en souvenir !

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