Site icon La Revue Internationale

Mariage pour tous: nombreux dérapages à l’Assemblée

ass_nat.jpgass_nat.jpg

[image:1,l]

Samedi, lors de l’adoption de l’article 1er du projet de loi sur le mariage pour tous (249 voix pour, 97 voix contre), certains députés plus énervés et fatigués que jamais ont failli en venir aux mains : la grande tension du débat a nécessité une interruption de séance, au cours de laquelle le socialiste Yann Galut et l’UMP Philippe Gosselin ont failli en venir aux mains. Situation inédite s’il en est, et ce n’est pas tout…

Invectives à cause d’un tweet

Vendredi soir, déjà le député UMP Philippe Gosselin a fondé un rappel au règlement, à cause d’un tweet. Le socialiste Jérôme Guedj venait de poster sur Twitter : « Je rejoins la séance, déprimé par avance de devoir supporter tant d’inepties et de mauvaise foi. Ils voulaient un débat, ils le souillent. » « Ces termes employés par notre collègue, je les trouve particulièrement inadmissibles. Je vous demande, monsieur le Président, de rappeler à la majorité que quand elle gazouille à l’extérieur, elle doit le faire avec plus de distance », s’est alors indigné Philippe Gosselin.

Ce à quoi Claude Bartolone, président de l’assemblée a répondu : « Monsieur Gosselin, pour le moment, fort heureusement, la charge de la présidence consiste à veiller au bon déroulement de nos travaux dans l’hémicycle. Ce serait lui demander beaucoup que de veiller aussi à ce qui se dit à l’extérieur. »

« Vous auriez pu me traiter de pédé »

Autre invective entre le député écologiste Sergio Coronado et le président du groupe UMP Christian Jacob. Ce dernier avait déploré la tonalité « hystérique » de certaines interventions de son collègue. Le député EELV a alors expliqué que le mot « hystérique » avait beaucoup servi dans l’histoire pour qualifier « les suffragettes », « Simone de Beauvoir », « les 343 salopes » ou encore « toutes les femmes et une catégorie particulière d’homme, les « invertis » ». 

« Vous auriez pu être plus franc et me traiter de pédé », comme « dans une cour d’école », a lancé Sergio Coronado. « J’assume, j’en suis fier et je n’ai pas du tout envie de raser les murs malgré vos injures », a-t-il ajouté. « Ce que vous avez dit à propos des femmes n’est pas le sujet », lui a répondu Christian Jacob. « Je regrette que le dîner n’ait pas été réparateur ».

Erreur de vote pour François de Mazières

François de Mazières, le député-maire (DVD) de Versailles, s’en mord encore les doigts. Lors du vote de l’article 1 de la loi sur le mariage pour tous, il a voté « oui » au lieu de voter « non ». Une erreur de vote électronique très contrariante pour cet homme, farouchement opposé au mariage homosexuel, qui avait même affirmé qu’en cas de vote de la loi, il ne célébrerait pas des unions entre personnes de même sexe, mais qu’il demanderait à ses adjoints de le faire à sa place.

En jeans à l’Assemblée

Une fois n’est pas coutume, certaines députées n’ont pas cherché à faire d’efforts vestimentaires : Valérie Pécresse et Nathalie Nieson (PS) n’ont pas hésité à siéger en jeans dans l’hémicycle, samedi et Sonia Lagarde (UDI) et Cécile Untermaier (PS) ont fait de même dimanche. Si le jeans est censé être interdit pour les députés, il faut croire que le week-end, les huissiers sont moins regardants.

Pendant ce temps, la buvette propose des litres de café

Si Christiane Taubira a été aperçue emmaillotée dans une couverture une tasse de tisanes au miel à la main, sur les bancs de l’Assemblée, Claude Bartelone a lui demandé plusieurs fois du Coca-Cola du haut de son perchoir. Et pendant les suspensions de séance, la buvette ne désemplie pas, les députés boivent du café pour tenir sans s’endormir. Les débats devraient durer encore jusqu’au 13 février et ce n’est pas les débats autour de l’adoption qui vont calmer les ardeurs des élus…

Quitter la version mobile