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Moody’s retire son triple A à la Grande-Bretagne

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Cela signifie que l’agence estime que les comptes britanniques sont dans le rouge et qu’ils vont le rester un petit moment. La dette, qui devrait encore se creuser cette année pour atteindre 93,3% du PIB, ne devrait commencer à baisser qu’après 2016 (pour comparaison, en France, la dette devrait frôler les 90% du PIB cette année). Et l’absence de vigueur de l’économie devrait se prolonger durant « la deuxième moitié de la décennie ». Il est vrai que l’économie a du mal à repartir outre-Manche : si la croissance s’avère à nouveau atone au premier trimestre 2013, le pays accusera une troisième récession depuis le début de la crise financière en 2008.

La cure d’austérité serait prolongée d’un an, jusqu’en 2018

Cette décision est une véritable douche froide pour la politique menée par David Cameron, le Premier ministre britannique, et par son gouvernement conservateur. Ils ont en effet entraîné le pays dans une véritable politique d’austérité, jurant qu’ainsi, il le sortirait de l’ornière. Presque aucune catégorie sociale n’est épargnée par la rigueur : les bénéficiaires de prestations sociales, les riches, les parents seuls, bientôt les retraités. Tous doivent se serrer la ceinture.

« Cela prend du temps, mais l’économie britannique guérit », a assuré récemment George Osborne, le Chancelier de l’Echiquier, c’est-à-dire le ministre des Finances anglais, provoquant aussitôt des éclats de rire dans les rangs de l’opposition au Parlement. En décembre, il a dû reconnaître que faute de résultats suffisants, la cure d’austérité serait prolongée d’un an, jusqu’en 2018.

Mais l’opposition les accuse de « saigner le malade comme le faisaient les médecins au XVIIIème siècle », et d’affaiblir l’économie au lieu de la redynamiser. Il y a tout juste un mois, le FMI recommandait au gouvernement de David Cameron de tempérer son programme de rigueur en préconisant « un assainissement budgétaire plus lent ». La décision de Moody’s semble donc donner raison aux Travaillistes.

Reste que l’impact sur les marchés de la perte de ce triple A, une première depuis 1978, devrait rester limité.

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