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Newsweek frappé de francophilie: «La France, leader du monde libre»

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L’avantage avec les Américains, c’est qu’ils ne font pas dans la dentelle…

Mercredi 20 février, un obscur patron américain – dont nous dirons simplement qu’il « fait », lui, dans les pneumatiques… – osait, dans une lettre ouverte au ministre Arnaud Montebourg, insulter les ouvriers français et, à travers eux, la France. On n’aime pas.

La veille, dans un éditorial de Newsweek, le journaliste – toujours américain – Philip Delves Broughton tressait des lauriers à François Hollande, à Nicolas Sarkozy aussi, à la France tout court – et lui rendait son titre de superpuissance. On aime.

En première ligne face aux islamistes en Afrique

L’objet de tant de louanges, c’est l’intervention de la France au Mali, comme avant en Libye, et sa détermination à endiguer la menace islamiste, celle qui serait susceptible de déstabiliser l’Afrique, puis de menacer directement sa sécurité mais aussi celle du reste de l’Occident : « Il n’y a plus de « singes mangeurs de fromage qui capitulent » comme en Irak. La France est maintenant la nation qui compte dans la bataille contre les groupes islamistes en Afrique, » écrit Philip Delves Broughton.

Mais mieux encore… Ce qu’exprime l’éditorialiste, n’en déplaise à l’obscur patron, ne serait pas juste une opinion personnelle – même si, déjà, Newsweek n’ayant pas la réputation d’être « vendu » aux « néo-cons », on pourrait s’en satisfaire – mais un sentiment croissant de l’autre côté de l’Atlantique, surtout au Nord de la côte Est, au Sud de la côte Ouest. Fou, le chemin parcouru depuis 2003 – temps maudit où les french fries avaient été rebaptisées freedom fries -, depuis 2007 surtout et, plus encore, – reconnaissons-le – au cours des dernières semaines.

La réalité du danger

Philip Delves Broughton va plus loin dans ses louanges que la quasi-totalité des journalistes français ayant eu l’occasion de s’exprimer sur ce sujet, la lutte contre l’islamisme. Il rappelle, sans complaisance aucune, la réalité de la menace que représentent les islamistes, leur logique, leur ambition globale. Il s’exprime sans langue de bois, sans excès non plus, et rares sont ceux qui, en France, ont montré une telle compréhension et mise en perspective de ce à quoi nous sommes confrontés – parce qu’il demeure ici, malgré les preuves, comme une crainte sournoise, crainte de passer pour un extrémiste ou de sembler guider par de sombres motivations idéologiques, ce que l’on nomme de l’islamophobie, dès que l’on ose pointer de la plume l’ennemi, l’islamisme.

Ce serait aussi par sa compréhension des grands enjeux du monde et la détermination de ses dirigeants qu’un pays démontre sa puissance. A ce jeu, François Hollande reçoit un very good satisfecit. S’il fallait chipoter, une analyse plus approfondie des déclarations présidentielles aurait laissé apparaître, tout de même, quelques hésitations dans l’expression de cette détermination ou plutôt la vulgarisation des enjeux de l’intervention au Mali – guerre ou pas, destruction et élimination des islamistes ou, juste, éloignement… Les historiens s’en chargeront. Notre « ami américain » n’a sans doute pas suivi le détail de toutes les interventions hollandiennes et puisqu’il prétend refléter une opinion croissante outre-Atlantique, c’est bien suffisant.

Une puissance désintéressée ?

Mais, le compliment le plus fort est encore à venir : « La France n’agit pas au nom d’un quelconque intérêt national ». Et d’expliquer que, de toute façon, le monde néocolonial – comprendre la Françafrique – est morte et que la France n’a a priori rien à réellement gagner dans une telle intervention au-delà de préserver les liens d’amitié qui la lie à ses anciennes colonies.

John Kerry, le nouveau secrétaire d’Etat américain, effectuera sa première visite en France mercredi 27 février. Si Philip Delves Broughton a vu juste et son « admiration » pour la France est, ne serait-ce qu’en partie, partagée par le francophile notoire qu’est le successeur d’Hillary Clinton, cela ne peut présager que d’une fructueuse rencontre avec son homologue Laurent Fabius. Et une réorientation bienvenue de la politique étrangère américaine marquée, au cours du premier mandat, par un tropisme vers l’Asie-Pacifique qui inquiétait sérieusement les chancelleries de l’ « Ancien Monde ».  

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