À 29 ans, Noura Bint Ibrahim Al-Khalifa est une princesse de Bahreïn, devenue policière. Elle est accusée d’avoir torturé deux médecins et une manifestante lors des soulèvements contre le gouvernement l’année dernière.
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La princesse Noura Bint Ibrahim Al-Khalifa, membre de la famille royale, a nié les charges qui pèsent contre elle, lors de sa comparution devant les tribunaux les 27 et 28 janvier derniers. Elle est accusée d’avoir torturé deux frères médecins et d’avoir attaqué physiquement une activiste chiite, Ayat Al-Qarmezi (étudiante et poétesse bahreïnite), pendant sa détention.
Ayat Al-Qarmezi, poétesse emprisonnée et violentée
Cette dernière a été emprisonnée en mars 2011, après avoir lu publiquement un poème critiquant la famille régnante, exprimant les sentiments qu’a connus le pays du Golfe sous la forme d’énormes manifestations anti-gouvernementales l’an dernier. (Son poème disait notamment : « Nous sommes le peuple qui tuera l’humiliation et assassinera la misère / N’entendez-vous pas leurs pleurs, n’entendez-vous pas leurs cris ? »).
L’avocat d’Ayat Al-Qarmezi affirme qu’elle avait eu les yeux bandés, avant d’être menacée de viol et violemment frappée avec des câbles au cours de ses neuf jours d’emprisonnement. La jeune femme dit qu’elle sait que Noura Al-Khalifa était responsable : à un moment, son bandeau a glissé, et elle l’a vue.
Deux médecins torturés
Concernant le cas des deux médecins, Nawaf Hamza, qui dirige l’unité d’enquêtes spéciales pour les poursuites pénales à Bahreïn explique : « Noura Al-Khalifa aurait utilisé la torture, la force et les menaces contre les victimes Zahra al-Sammak et Kholoud al-Durazi pour les obliger à confesser un crime ».
Les deux médecins travaillaient au centre médical Salmaniya, un centre qui servait à beaucoup de manifestants anti-gouvernementaux, blessés pendant les combats contre les forces gouvernementales.
Au moment des violations pour lesquelles elle est poursuivie, au printemps 2011, Noura Al-Khalifa était membre de l’unité de contrôle de la police anti-drogue, mais son avocat a déclaré à Reuters qu’elle avait depuis pris un autre emploi.
Des centaines de personnes ont été arrêtées au cours de la répression menée par la monarchie au pouvoir contre le soulèvement populaire qui a débuté en février 2011.
GlobalPost / Adaptation : Anaïs Lefébure pour JOL Press