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Oscar, Cesar, Goya et les autres…

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C’est la saison des récompenses. Pour le 7e art notamment. Pas celles décernées dans les festivals mais celles attribuées par une institution, souvent appelée Académie, composée de représentants des divers corps de métier nécessaires à toute production cinématographique. Suivez le maître de cérémonie…

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Les plus anciennes et les plus prestigieuses, en raison de la notoriété qu’elles procurent, sont celles remises par l’association professionnelle américaine Academy of Motion Picture Arts and Sciences. Ces trophées ont été décernés pour la première fois en 1929. Une idée de Louis B Mayer, alors patron de la Metro-Goldwyn-Mayer. 

The Oscar goes to…

En 1934, ils seront surnommés les « Oscar », appellation qui deviendra officielle en 1939. Alors pourquoi « Oscar »? Question obsédante, je vous l’accorde. Les réponses en revanche sont déroutantes. La petite histoire en propose plusieurs, toutes anecdotiques.

L’une nous dévoile qu’un membre de l’Académie trouvait que le trophée ressemblait à son oncle, prénommé Oscar. D’autres attribuent la paternité de ce surnom à Bette Davis, dont le mari s’appelait Harmon Oscar Nelson.

Quoi qu’il en soit, la fameuse statuette vaut son pesant d’or, sur le plan professionnel, même s’il ne s’agit que d’une fine pellicule (24 carats tout de même) enrobant un mélange de plusieurs métaux moins précieux. 

Le premier film récompensé fut « Les Ailes » de William A Wellman. La cérémonie était présidée par Douglas Fairbanks. Il s’agissait d’un banquet avec moins de 300 convives, aujourd’hui il y a foule. Des témoins de l’époque disent que cela avait été expédié en 10 minutes. Pas même le temps pour les lauréats de remercier leurs parents, leur réalisateur, leurs producteurs, leurs partenaires et de déclarer qu’ils ne seraient rien sans l’amour du public, pourtant évincé des sélections et des choix faits par des professionnels. 

Un Lola à trois millions

En Allemagne aussi un petit vent de fantaisie a soufflé sur le sérieux Prix du Film Allemand créé en 1949. Ses formes féminines lui ont valu, en 1999, le surnom de « Lola ». Allusion au rôle de Marlène Dietrich dans « LAnge Bleu », de Josef von Sternberg, et clin d’oeil à divers cinéastes, Lola étant un prénom très en vogue dans la production cinématographique Outre-Rhin. Pour mémoire, « Lola, une femme allemande » de Rainer Werner Fassbinder, datant de 1981, « Cours, Lola, cours! » de Tom Tykwer en 1998. 

Et puis Lola c’est universel. C’est le titre de plusieurs longs métrages ayant pour auteurs l’américain James Young, le français Jacques Demy, le grec Dinos Dimopoulos, l’espagnol Bigas Luna, le mexicain Maria Novaro, le canadien Carl Bessai, ou encore le philippin Brillante Mendoza.

Avec une récompense de trois millions d’euros pour le lauréat, le Lola est un des principaux éléments de la politique allemande de soutien à la production cinématographique.

Les César, une compression de talents

En France, on a fait comme d’autres et on s’est inspiré du modèle américain. En 1974, l’un des pionniers des relations publiques, par ailleurs proche de Jean Renoir, Max Ophüls, Henri-Georges Clouzot et Brigitte Bardot, en clair, Georges Cravenne, créé une Académie. Il faut un trophée. Il s’adresse à son ami le sculpteur César (de son vrai nom César Baldaccini) qui lui concocte une compression dont il a le secret.

Ainsi naissent les « César », décernés pour la première fois deux ans plus tard, sous la présidence de Jean Gabin. Les « César » font suite aux « Etoiles de Cristal » décernées jusqu’alors, tout comme les « Victoires du cinéma » qui dans les années 50 n’avaient pas suscité l’engouement du public, comme on dit pour parler d’un fiasco.  

La première édition en vidéo :

Jusqu’en Chine…

L’Italie a aussi fait appel à un sculpteur: Donato di Nicollo di Betto Bardi, dit Donatello (1386-1466) connu, entre autres, pour son « David ». Les « David di Donatello » sont remis depuis 1956. 

En Espagne, c’est Francisco de Goya, qui a été choisi. Le trophée remis depuis 1987, le « Goya » n’est autre qu’un buste en bronze du célèbre peintre et graveur du 18e siècle. Au chapitre hommage, la Belgique a tenu à célébrer le peintre René Magritte, en créant, en 2011, les « Magritte du cinéma ». Une récompense réservée au cinéma francophone. Sympa pour les artistes flamands ! 

Les Russes ont fait preuve de plus d’originalité. Le « Nika », remis depuis 1988, fait référence à la déesse grecque de la Victoire, Niké. Le trophée s’inspire de la statue de la Victoire de Samothrace, que vous pouvez admirer au Louvre. En Israël, on décerne depuis 1982 les « Ophirs », en référence à un riche port biblique. Dans certains pays on va parfois au plus simple. En Chine, par exemple, les trophées sont appelés les « Coqs d’or ». Ils représentent un coq. Ils sont apparus en 1981, année du Coq. Que dire de plus, sans passer du coq… à l’âne.

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