Site icon La Revue Internationale

Rachida Dati: la candidate à la mairie de Paris vue par le «Guardian»

[image:1,l]

Dimanche, le journal britannique The Observer, publication hebdomadaire rattachée au quotidien The Guardian, faisait paraître une interview de l’une des femmes en lice pour succéder à Bertrand Delanoë à la mairie de Paris en 2014.

« Rachida Dati : la protégée de Sarkozy qui vise la mairie de Paris », c’est le titre de cet article qui présente l’ancienne garde des Sceaux comme une battante ambitieuse, aspirant à de hautes fonctions politiques.

Pourtant, séduire le Guardian n’était pas une affaire pliée d’avance pour Rachida Dati. Pour le quotidien de centre-gauche, proche du parti travailliste britannique, interviewer la vice-présidente de l’UMP aurait pu déboucher sur un portrait plus âpre.

Un Grand Paris à l’image du Grand Londres

Mais la « Sarkozette », assimilée aux « Blair’s Babes », a su caresser les journalistes britanniques dans le sens du poil et se focaliser sur la politique urbaine du maire de Londres, certes conservateur sur le papier, mais apprécié de manière générale pour sa personnalité charismatique.

« Boris Johnson a modernisé la capitale britannique et lui a donné un prestige international renouvelé, peut-on ainsi lire dans le Guardian. Il pense le Grand Londres de manière globale [tandis qu’à] Paris, on voit les choses arrondissement par arrondissement. Nous n’avons pas de vision globale de la ville, d’un Grand Paris. »

Quelques phrases qui semblent avoir fait disparaître les vieilles rancunes gauche-droite derrière une rivalité franco-anglaise vieille de plusieurs siècles. Du point de vue britannique, la France semble enfin prête à prendre exemple sur ses dignes voisins d’outre-Manche et mettre fin à ce que Rachida Dati considère comme « l’élitisme culturel ».

« Rendre Paris aux Parisiens ! »

Élitisme culturel ? Le Guardian, pourtant, ne tombe pas dans le piège, et rappelle les critiques fréquentes à l’encontre par Rachida Dati, « maire du très chic 7e arrondissement de Paris », lorsqu’elle avait posé pour Chanel et Dior alors qu’elle prétendait comprendre et représenter les classes les moins aisées.

Face au Guardian, Rachida Dati parvient finalement à concilier ses propres projets parisiens au modèle londonien de Boris Johnson.

« Je sais tout de Paris, affirme-t-elle à nouveau. Que ce soit les arrondissements aisés ou les plus démunis. Je ferai campagne dans toute la capitale, et si je suis élue, je représenterai tous les Parisiens. […] Il faut construire des logements abordables pour les classes moyennes et renforcer l’offre de crèche, de centres sociaux et sportifs. Il faut rendre Paris aux Parisiens ! » De quoi charmer les Anglais, qui s’étaient déjà battus pour ça en 1944…

De l’autre côté de la Manche, le modèle anglais mis en place par son pétillant maire conservateur ne manque pas de séduire « la Française élégante ». Lutte contre la criminalité, amélioration des transports en commun, multiplication des caméras de sécurité : autant de projets dont la candidate à la mairie de Paris souhaiterait s’inspirer en cas de victoire en 2014.

Rachida Dati, la mieux placée pour la mairie de Paris

Mais avant de siéger derrière le bureau de Bertrand Delanoë, Rachida Dati devra « ferrailler dur », ce que ne manque pas de rappeler le Guardian. « Parmi les autres candidats figure une autre ancienne Sarkozette, Nathalie Kosciusko-Morizet. […] Mais Dati n’a pas l’intention de céder : « C’est compliqué, admet-elle. La bataille de pouvoir a laissé des cicatrices [à l’UMP] et le parti préférerait sans doute ne pas avoir à organiser de primaires pour désigner un candidat ». » Autrement dit, cela serait dommage de convoquer des primaires, mais si NKM veut aller jusque-là, et bien qu’à cela ne tienne.

Quant à Anne Hidalgo, candidate socialiste désignée par Bertrand Delanoë, elle la balaye d’un revers de la main en déclarant « qu’elle n’a jamais été élue, qu’elle n’est que l’héritière désignée, ce qui dit tout ! »

« Je suis trop résistante »

La détermination, c’est finalement ce qui ressort de l’interview de « la mère la plus célèbre du monde, pour qui la paternité de sa fille de quatre ans est au centre d’une bataille judiciaire. » « Elle est certainement à la hauteur pour ce combat », conclut le Guardian avant de laisser la parole à Rachida Dati.

« Je me suis construite sur le défi, les challenges, la résistance et, oui, la défaite. J’y ai mis à chaque fois beaucoup de travail et de combat, alors que tout jouait contre moi : mon milieu social, mes origines, le fait que je sois une femme. Mais j’ai su développer une grande capacité à résister et à vaincre. […] Personne ne peut me mettre de côté, m’éliminer. Je suis trop résistante. »

Un personnage qui méritait bien les honneurs de la presse britannique, non ?

Quitter la version mobile