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«Spotted»: le nouveau phénomène de drague sur Facebook

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« À toi, jolie blonde… »

« À toi N. jolie blonde de L3, distribuant des tracts pour la soirée du 14 février, would you be my valentine ? », peut-on lire par exemple sur la page Facebook « Spotted : Université Panthéon-Assas ». Avec la création de ces nouvelles pages, c’est Mark Zuckerberg qui doit être content. La création d’un réseau social pour les étudiants d’Harvard était avant tout destinée à ouvrir un véritable « annuaire » pour permettre aux célibataires de l’université de faire des rencontres.

C’est chose faite, puisque les campus, européens d’abord, puis américains, se sont mis à créer ces pages informelles qui permettent aux étudiants de déclarer leur flamme, de manière anonyme.

Des messages anonymes

Le principe de ces pages est simple : sous couvert d’anonymat, les étudiants peuvent envoyer aux administrateurs de la page leur message, qui sera ensuite posté sur le « mur » Facebook.

Si la personne à qui le message s’adresse se reconnaît, elle peut ensuite contacter le ou les administrateur(s) de la page, qui se chargera, si elle le souhaite, de transmettre ses coordonnées à la personne qui a envoyé le message.

« Voilà plusieurs semaines que je te croise en amphi F tous les mardis après-midi, que ce soit à 14h ou à 18h, avec ton bonnet bleu Yankees et tes cheveux blonds. J’espère donc que Spotted me permettra de te retrouver et que nos regards se changeront en discussion autour d’un petit verre », peut-on encore lire sur la page Spotted de l’université Lyon 3.

Phénomène viral : coup de coeur ou coup de gueule?

Le phénomène, commencé dans les universités britanniques, s’est propagé comme une traînée de poudre en Irlande, en Espagne, en Allemagne, en Pologne ou encore en France, où plusieurs universités ont désormais leur page « Spotted ». Même de nombreux collèges s’y sont mis.

Malgré les bonnes intentions de départ, le phénomène dépasse souvent les limites du bon goût, et il n’est pas rare de constater certaines dérives, notamment chez les jeunes collégiens. Plusieurs établissements scolaires ont d’ailleurs pris des mesures pour empêcher les différentes attaques (injures, « blagues » racistes…) auxquelles peuvent être confrontés certains élèves.

« Le problème des réseaux sociaux est la spontanéité. Elle dépasse la volonté des élèves. Avec Spotted, ils oublient qu’ils peuvent blesser leurs amis ou professeurs. Notre travail est de les conscientiser par rapport à ce phénomène », explique la direction d’une école de Namur, en Belgique. 

À Montpellier, une page « Spotted Injures » a déjà été créée. Et comme son nom l’indique, les mots doux ne sont pas les bienvenus.

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