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Travailleurs exploités en Chine: des ONG accusent Samsung

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L’association Peuples Solidaires, l’ONG Sherpa et l’association de consommateurs Indecosa-CGT ont déposé mardi 26 février une plainte auprès du Parquet de Bobigny contre Samsung. Celles-ci accusent le géant sud-coréen de bafouer ses engagements éthiques et d’induire les consommateurs français en erreur sur les conditions sociales de fabrication de ses produits dans les usines chinoises détenues par la marque.

Un rapport accablant de China Labor Watch

Le 6 août dernier, un rapport de l’ONG China Labor Watch formulait déjà des accusations fermes contre Samsung, soupçonné d’exploiter des jeunes de moins de 16 ans. La marque avait pourtant affirmé un mois plus tard qu’aucun travailleur mineur ne travaillait pour elle ; mais l’ONG maintient ses accusations, dénonçant notamment les conditions de travail dans l’usine HEG Electronics de Huizhou, dans le sud de la Chine, qui assemble les téléphones portables et lecteurs DVD du géant de l’électronique.

L’ONG a fait état de nombreuses infractions au droit du travail, comme des dépassements excessifs d’horaires, des humiliations physiques, la violation des règles fondamentales de santé et de sécurité, des amendes infligées à certains travailleurs lorsqu’ils ne parviennent pas à tenir le rythme de production, et le recours massif à des stagiaires, âgés pour certains de moins de 16 ans –âge légal pour travailler en Chine.

Samsung, une entreprise « citoyenne et responsable » ?

Le géant sud-coréen, qui se réclame « entreprise citoyenne » et « socialement responsable », avait pratiqué des audits internes dans les usines chinoises qui travaillent pour son compte, reconnaissant certaines des charges qui pesaient contre lui, mais niant la présence de travailleurs mineurs dans ses usines.

China Labor Watch a cependant jugé insuffisantes les sanctions prises par Samsung à l’égard de ces irrégularités et des travailleurs illégaux, maintenant l’affirmation selon laquelle des enfants sont exploités par les usines de la marque. « Cette manière de nier l’existence du problème est le pire service que Samsung puisse rendre à ces enfants », déclarait alors le responsable associatif de l’ONG, Li Qiang.

En déposant plainte, les trois associations souhaitent ainsi dénoncer les pratiques commerciales de la marque, qu’elles jugent « trompeuses », ainsi que le phénomène de fair washing, qui consiste à invoquer des engagements éthiques à des fins purement marketing.

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