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Tunisie: Ennahda invite des laïcs et indépendants au gouvernement

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La crise qui sévit en Tunisie depuis le meurtre d’un opposant politique pourrait enfin s’apaiser. Les islamistes d’Ennahda, majoritaires au Parlement, ont annoncé avoir accepté de confier au moins quatre ministères régaliens à des personnalités indépendantes.

Ennahda renonce à au moins quatre ministères régaliens

Indépendants et laïcs pourraient donc désormais accéder au gouvernement, et ce d’ici la fin de la semaine, selon une première annonce de Rached Gannouchi, leader du parti Ennahda.

Interrogé sur la radio privée Kalima, mercredi 27 février, ce dernier a confirmé la « neutralisation des autre ministères de souveraineté, le ministère de l’Intérieur y compris. »

Selon les termes de Rached Gannouchi, ce dernier ministère, comme les autres, « sera sous une personnalité hors des partis politiques, » a-t-il déclaré, ajoutant que le futur cabinet pourrait être constitué «à la fin de la semaine ».

Des indépendants invités au gouvernement

« Nous voyons que c’est dans l’intérêt de la Tunisie que le gouvernement, dans la période transitoire et pour la période à venir, réunisse les islamistes et les laïcs […] même si nous sommes majoritaires, » a poursuivi le leader d’Ennahda.

Parmi les futurs invités du gouvernement, des membres du mouvement Wafa, dissident du Congrès pour la République (CPR) du président Moncef Marzouki, des membres du bloc parlementaire Liberté et Dignité, à tendance islamiste, ainsi que d’autres membres de l’Alliance démocratique pourraient rejoindre la troïka déjà en place, composée d’Ennahda, du CPR et du parti Ettakatol.

Une composition délicate

Réagissant à la déclaration de Rached Gannouchi, un responsable du mouvement Wafa s’est emporté, au micro de la radio Shems-FM, déclarant : « Ennahda a annoncé la neutralité des ministères clés et nous sommes étonnés d’apprendre ça par les médias alors que nous sommes en négociations avec eux ! ».

Vers la fin de la crise politique

L’assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février dernier, a plongé la Tunisie dans une crise politique sans précédent depuis la révolution de Jasmin, il y a plus de deux ans. A la tête du gouvernement, le Premier ministre Hamadi Jebali, membre d’Ennahda, avait immédiatement proposé la mise en place d’un gouvernement composé de technocrates, avant d’être désavoué par son parti.

Démissionnaire, il a été remplacé par Ali Larayedh, qui a eu, depuis, la charge de composer un nouveau gouvernement.

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