Cette technique pourrait bien faciliter la colonisation lunaire. En partenariat avec la société d’architecture britannique Foster + Partners, l’Agence spatiale européenne (ESA) est en train de tester la faisabilité d’une base lunaire par impression 3D. Un rapport de l’ESA publié le 6 février dernier présente les premières photos du projet.
[image:1,l]
Faciliter la « colonisation lunaire »
L’Agence spatiale européenne (ESA) a travaillé avec le cabinet d’architecture britannique Foster + Partners pour tester la faisabilité d’une base lunaire par impression 3D.
« Sur Terre, la technologie d’impression 3D a permis de construire des structures complètes », explique Laurent Pambaguian, en charge du projet pour l‘ESA. Son équipe a donc voulu savoir si cette technique pouvait être utilisée pour construire un habitat lunaire. L’impression 3D permettrait ainsi de réduire les coûts d’acheminement du matériel sur la Lune et faciliterait la « colonisation lunaire », selon l’ESA.
Concrètement, la technologie de l’impression 3D permet de fabriquer un objet en superposant les couches d’un matériau. Ainsi, les architectes de Foster + Partners ont imaginé une imprimante tridimensionnelle qui, une fois sur la Lune, mélangerait le sable lunaire (régolite) avec de l’oxyde de magnésium. Ce mélange se transformerait en « papier » et pourrait ensuite être imprimé par les astronautes. « Nous intégrons dans la composition de notre « encre », un sel chimique qui convertit le matériau pulvérulent en un solide semblable à de la pierre », explique Enrico Dini, le fondateur de l’appareil. En résumé, en compactant le matériau lunaire, l’imprimante pourra construire un mur et dôme abritant un habitat gonflable prévu pour héberger quatre personnes.
[image:2,l]
Selon Xavier De Kestelier du Groupe Spécialisé en Modélisation de Foster + Partners, la société d’architecture britannique est habituée « à concevoir pour les climats extrêmes sur Terre et à exploiter les avantages environnementaux de l’utilisation de matériaux locaux et durables », concluant que l’habitat lunaire s’inscrivait dans une « logique similaire ».
Un bloc de 1,5 tonne
Un premier bloc de 1,5 tonne offrant « un bon compromis entre le poids et la résistance » a déjà été créé par les chercheurs, grâce l’imprimante en trois dimensions. À l’heure actuelle, l’appareil de six mètres de long est capable de construire deux mètres de mur par heure : la base lunaire pourrait donc être conçue en deux semaines. Mais la vitesse des prochaines machines devrait atteindre 3,5 m par heure, permettant ainsi de construire un bâtiment entier en une semaine.
Grâce à cette technique, il ne suffirait que d’une pièce tubulaire permettant de déployer la structure gonflable ainsi que les imprimantes 3D pour construire un habitat sur la Lune, réduisant ainsi considérablement les coûts d’acheminent du matériel.
[image:3,l]
