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Une famille française enlevée au Cameroun: la patte des islamistes

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Le Cameroun est censé être un pays tranquille, loin de l’agitation qui règne plus au nord du continent africain, du Mali ou Soudan. Mais le désordre s’étend et la menace islamiste croît dans cette Afrique aux frontières si artificielles. L’enlèvement de sept Français, mardi 19 février, trois adultes et quatre enfants, en constitue une preuve supplémentaire, dramatique. 

Quatre enfants, leur mère, leur père et leur oncle

Depuis Athènes, le président François Hollande a lui-même confirmé, dans l’après-midi de mardi, qu’il s’agissait de « trois adultes et de quatre enfants » et que ces Français étaient « installés au Cameroun pour des raisons professionnelles. Dépendant d’une grande entreprise d’énergie, ils faisaient une excursion touristique » au moment de la prise d’otages.

En fin d’après-midi, le groupe EDF-Suez a confirmé « l’enlèvement d’un de ses collaborateurs avec sa famille, expatriés au Cameroun, à Yaoundé, alors qu’ils se trouvaient en vacances dans le nord du pays ».

Profitant des vacances scolaires, la famille venait de visiter le parc de Waza, réserve naturelle de l’Unesco, où elle passait la nuit dans un campement touristique. Ils circulaient sur la route nationale numéro 1, au lieu dit Sabongari, à 7 km de Dabanga, lorsque des hommes armés en moto les ont interpellés.

Emmenés au Nigeria et séparés ?

Dans la soirée, le gouvernement camerounais, par l’intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères, a confirmé que les ravisseurs et leurs otages avaient traversé la frontière en direction de la République fédérale du Nigeria.

En début de nuit, la télévision camerounaise affirmait que les otages avaient été divisés. Les preneurs d’otages auraient divisé les enfants de leurs parents. Au petit matin de ce mercredi 20 février, l’information n’a pas été confirmée. Des experts voulaient y voir le signe que les enfants puissent être rapidement libérés.

Pas de revendication, la patte des islamistes

Mercredi matin, cet enlèvement n’a toujours pas été revendiqué et les ravisseurs n’auraient pas encore pris contact. Trois hypothèses sont privilégiées quant à l’identité de ces ravisseurs.

Tout d’abord, la secte Boko Haram, la secte islamiste nigériane qui a fait la guerre à l’État nigérian, la secte responsable de nombreux Noëls sanglants. Seul hic, Boko Haram tue mais ne prend pas d’otages.

Un autre groupe est suspecté : Ansaru, un groupe islamiste qui a fait sécession de Boko Haram. Ils prennent des otages et en ont encore enlevé sept dans la nuit de samedi à dimanche. Jusque-là, Ansaru a revendiqué ses actions dans les 24 ou 48 heures.

Dernière hypothèse, celle d’un groupe autonome. Six à huit preneurs d’otages sur des motos pour enlever sept personnes, ce n’est pas le signe d’une très grande opération. Un groupe autonome pourrait avoir enlevé ces Français avec pour objectif de les revendre à un groupe islamiste, Boko Haram, Ansaru ou un autre. Les otages sont un business fleurissant désormais en Afrique et ailleurs…

Des enfants otages, une première

« Ce sont des enfants, ce sont une famille. Nous devons les appeler, si je puis dire, à une grave responsabilité », a lancé François Hollande à l’adresse des ravisseurs. Quatre enfants, des enfants qui auraient 12, 10, 8 et 5 ans. C’est la première fois que la France, qui a désormais 15 de ses ressortissants otages à travers le monde, est confrontée à une telle situation.

Les autorités françaises réaffirment qu’elles ne verseront pas de rançons – pas de rançons officiellement. Elles clament également que cet enlèvement n’a aucun lien avec l’intervention française au Mali… 

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