Devenir végétarien pour être sûr de ne plus approcher de la viande de cheval dans ses lasagnes ? Les Français, encore assez réticents au végétarisme face à leurs voisins européens, pourraient bien faire ce choix radical qui a déjà séduit 2% de la population.
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L’affaire de la viande de cheval trouble les esprits et, s’ils sont aujourd’hui très nombreux à douter de la bonne foi des plats cuisinés vendus dans les supermarchés, une certaine catégorie de Français pourrait bien aujourd’hui tomber définitivement dans le végétarisme.
Les adhésions à l’Association végétarienne de France ont doublé
Viande de cheval, maltraitance des animaux, écologie. Les scandales et arguments ne manquent pas pour faire définitivement pencher les Français du côté des légumes verts.
Si les chiffres disponibles sont encore très rares, selon une étude de l’Union végétarienne européenne, environ 2% de la population française aurait choisi le végétarisme.
Le pays de la charcuterie et du bœuf bourguignon se place ainsi derrière ses partenaires européens. 6% des Britanniques ont déjà choisi le végétarisme contre 9% en Suisse et en Allemagne.
Il semble pourtant que les Français soient de plus en plus tentés. En témoigne le nombre d’adhérents à l’Association végétarienne de France, qui aurait doublé en trois ans.
Un véritable lobby
Véritable lobby, les associations végétariennes n’hésitent plus à se montrer sur la place publique.Terminé le cliché du végétarien trop maigre, trop livide et trop malheureux. Le végétarien a désormais des produits dans chaque supermarché, dans chaque restaurant. Manger sans viande n’est plus un parcours du combattant.
En revanche, le végétarisme tend à se transformer en combat. L’Association végétarienne de France s’est récemment insurgée contre les propos de François Hollande qui, le 5 février dernier, déclarait devant le Parlement européen que ce sont aujourd’hui « les productions animales qu’il convient de favoriser par rapport aux productions végétales, » car selon lui, « il y a une vraie crise de l’élevage en Europe ».
Le végétarisme est bon pour la sécurité sociale
Face à cette « propagande », l’AVF n’a pas hésité à marteler ses propres arguments, affirmant dans un communiqué que « la consommation actuelle de produits animaux est une catastrophe sanitaire. »
« Les recommandations du PNNS (Programme National Nutrition Santé), qui conseille de manger 1 à 2 fois de la viande par jour, et 3 à 4 fois des produits laitiers par jour, influent notablement sur les cancers (colorectal, de la prostate et du sein en particulier), les maladies cardiovasculaires, l’obésité, l’hypertension, l’ostéoporose, le diabète de type 2, l’altération des fonctions cognitives, ainsi que nombre de pathologies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, » a indiqué l’association, alarmiste.
« Si nous végétalisons notre alimentation, nous pouvons réduire de façon drastique les facteurs de risque pour toutes ces maladies et arriver ainsi à un monde où les humains seront en meilleure santé et, par conséquent, à réduire le déficit de l’assurance-maladie, » a encore expliqué l’AVF.
De quoi achever de convaincre les Français qui se demandent s’ils font partie de ceux qui auront consommé de la viande de cheval dans leurs lasagnes ces derniers mois.
