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Accord sur les retraites complémentaires: qui va payer?

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Jean-Marc Ayrault a salué jeudi 14 mars « l’esprit de responsabilité » des partenaires sociaux après le protocole d’accord annoncé par le patronat et les syndicats sur les régimes de retraite complémentaire. « Le Premier ministre salue l’esprit de responsabilité des partenaires sociaux » qui ont signé « un protocole d’accord concernant les régimes de retraite complémentaire des salariés et des cadres du secteur privé (ARRCO-AGIRC) », a écrit Matignon dans un communiqué.

Le Premier ministre s’est félicité « que les bases d’un accord aient pu être trouvées, permettant d’engager le retour à l’équilibre de régimes assurant une part importante des pensions des retraités ayant exercé une activité dans le secteur privé ».

Que dit précisément cet accord ?

Le protocole d’accord sur les retraites complémentaires prévoit de limiter les revalorisations des pensions de 11 millions de retraités en deçà de l’inflation et d’augmenter les cotisations des entreprises et de 18 millions d’actifs. Ce protocole d’accord est « une bonne nouvelle », « les patrons et organisations syndicales viennent de sauver le système des retraites complémentaires », s’est félicité Michel Sapin sur i-télé. « Si cela n’avait pas été fait avant le 1er avril, il y avait un grand danger », a-t-il ajouté. Les « efforts » que cet accord implique, tant « du côté des entreprises » que « du côté des salariés », qui verront leur pouvoir d’achat diminuer, portent sur des retraites « moyennes et supérieures », « pas des petites retraites », a souligné le ministre.

Dans les faits, les cotisations augmenteront via le taux contractuel qui permet de calculer les cotisations et ouvre des droits aux retraités. Celui-ci sera augmenté de 0,1 point en 2014 et de 0,1 point supplémentaire en 2015. Si le protocole d’accord doit encore recevoir l’approbation formelle des organisations syndicales dans les prochains jours pour entrer en vigueur, la CFDT et FO devraient normalement apposer leur signature avec le Medef. Mais la CGT et la CFE-CGC  rejettent cet accord qui, selon elles, avantagerait le patronat puisque les salariés et retraités seront les principaux contributeurs. Mais qu’en est-il vraiment ?

Salariés et retraités : premiers contributeurs ?

Sur ce point, la CGT n’a pas complètement tord mais les entreprises vont aussi être mises à contribution. Les retraités tout d’abord vont voir leur pension ne plus suivre l’inflation, ce qui va automatiquement avoir une incidence sur leur pouvoir d’achat : l’Accro va augmenter les pension de 0,8% quand une hausse des prix de 1,75% est prévue au 1e avril. La contribution des retraités s’élèvera donc à 2,3 milliards d’euros, selon la représentante de la CFE-CGC, Danièle Karniewicz.

Mai les retraités ne seront pas les seuls à subir une perte de pouvoir d’achat. Les salariés et les entreprises verront leur taux de cotisation augmenter de 0,1 point en 2014 : l’employeur prenant en charge 60% de ces cotisations, le reste revient au salarié. Cette contribution permettra de faire rentrer dans les caisses plus d’un milliard d’euros en plus.

Différence de traitement entre Agric et Arrco

Selon le protocole, les retraites complémentaires de l’Agirc (Association générale des institutions de retraite des cadres)  augmenteront de 0,5 % à cette date, et celles de l’Arrco (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés) de 0,8 %. Une différence de traitement dénoncé par le président de la CFE-CGC : « Nous en avons marre du jeu de cache-cache, où chacun se refile la patate chaude, essayant de faire porter la responsabilité des vaches maigres et de la pénurie sur l’autre. Nous ne signerons très probablement pas », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « Nous souhaitons qu’on mette le plus rapidement possible tout le monde autour de la table, les pouvoirs publics responsables des régimes généraux, les acteurs des régimes spéciaux, les partenaires sociaux responsables des complémentaires, pour dire ce que nous allons faire ensemble ».

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