Imad Ibn Ziaten a été le premier soldat à tomber sous les balles de Mohamed Merah, le 11 mars 2012 à Toulouse. Très active, sa mère, Latifa Ibn Ziaten, vient de publier le livre « Mort pour la France » en mémoire de son fils. Depuis un an elle se bat pour que « la justice fasse éclater la vérité » et empêcher qu’un tel drame ne se reproduise.
[image:1,l]
Une question d’éducation
Un an après la tuerie de Toulouse, Latifa Ibn Ziaten publie Mort pour la France, chez Flammarion, en mémoire de son fils, le premier militaire assassiné par Mohamed Merah, en mars 2012. Dans son livre, Latifa Ibn Ziaten revient sur la manière dont elle a appris la mort de son fils et les causes de ce crime. « Imad est toujours là, il m’accompagne. Il me donne cette force », a-t-elle déclaré lundi 4 mars sur Europe 1.
Pour Latifa Ibn Ziaten, la violence de Mohamed Merah s’explique avant tout par l’éducation, qui selon elle est « à la base de tout ». « Quand on voit le parcours de Mohamed Merah, il n’y avait pas d’éducation. J’en veux beaucoup à la mère et au père. Pourquoi n’a-t-on pas fait attention à cet enfant ? Il fallait l’aider, le soigner » précise-t-elle au micro de France Info.
Pour elle, les principaux responsables sont les parents du tueur au scooter, davantage que les autorités. « Pourquoi sa mère, qui savait qu’il était dangereux, n’a-t-elle pas fait le nécessaire? Pourquoi son frère, qui a écrit un livre racontant son parcours, n’a-t-il pas fait le nécessaire? Pourquoi sa soeur, qui dit qu’elle est fière de son frère, n’a-t-elle pas fait le nécessaire? Ils n’on rien fait », s’est interrogée Latifa Ibn Ziaten.
« Je ne peux pas dire que les policiers ou les autorités n’ont pas fait leur travail », a-t-elle dit, alors que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls a estimé qu’il y a eu « une faute » de la part de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) dans la surveillance de Mohamed Merah lors d’un entretien diffusé sur France 3 mercredi 6 mars.
« Mohamed Merah a sali l’islam »
Latifa Ibn Ziaten estime que Mohamed Merah a « sali l’islam ». « L’islam n’a jamais dit qu’il fallait tuer qui que ce soit. L’islam est pour la paix, l’amour, le partage, le respect. On ne mélange pas l’islam avec la haine », a-t-elle expliqué à l’AFP. Selon elle, l’auteur des tueries de Toulouse et Montauban « n’était pas un musulman, c’était un délinquant, un terroriste, un assassin, tout simplement » a-t-elle ajouté.
« Pour la jeunesse et la paix »
Très active depuis la mort de son fils, Latifa Ibn Ziaten a créé en avril 2012 l’association « Imad Ibn Ziaten, Pour la Jeunesse et la Paix » pour délivrer un message de paix, aller à la rencontre des jeunes, les comprendre et « savoir pourquoi ils ont autant de haine, pourquoi ils ne respectent pas le droit de ce pays. On doit vivre ensemble, se respecter », explique-t-elle.
« Mohamed Merah, itinéraire d’un tueur » diffusé sur France 3
Douze mois après la tuerie de Toulouse, une soirée spéciale sera consacrée aux évènements dramatiques du 11 mars 2012 sur France 3, mercredi 6 mars. Le documentaire Mohamed Merah, itinéraire d’un tueur réalisé par Jean-Charles Doria présentera la mère de Mohamed Merah, Zoulikha Aziri, qui s’exprime pour la première fois. « J’ai rien compris. Il était beau gosse, il était gentil. D’un coup, il a changé. Je ne sais pas pourquoi. Il est mort et il a pris beaucoup de gens avec lui », dit-elle dans le documentaire riche en témoignages. « Je crois que c’est de ma faute s’il est devenu comme ça. Parce que j’ai divorcé de son père. Je regrette beaucoup », ajoute Zoulikha Aziri.