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Amina Tyler: les Femen ne lâcheront rien tant qu’elles ne l’auront pas vue

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L’inquiétude perdure

Malgré les déclarations de l’avocate d’Amina Tyler, qui la dit saine et sauve, les militantes de l’ONG ukrainienne sont toujours inquiètes et sans nouvelles de la Femen tunisienne.

Agée de 19 ans, Amina Tyler avait déclenché la polémique mi-mars en postant des photos d’elle, seins nus, pour lancer la page facebook des Femen en TunisieSans nouvelles d’Amina, les Femen avaient sonné l’alerte jeudi 21 mars et se mobilisent pour savoir si la jeune femme est vraiment en sécurité.

Après plusieurs jours de silence, Me Bochra Belhaj Hmida, célèbre avocate tunisienne et militante féministe, a finalement fait savoir, lundi 25 mars, que la jeune militante tunisienne était en bonne santé et se trouvait chez elle. « Je lui ai parlé hier, Amina m’a dit qu’elle allait bien et qu’elle allait reprendre l’école bientôt », a-t-elle déclaré à l’Agence France-presse avant d’ajouter que la jeune femme n’avait ni « disparue » ni « été internée dans un hôpital »

« Il n’y a pas lieu de parler de sa sécurité »

Dans un blog publié sur le Huffington Post, mardi 26 mars, la fondatrice des Femen, Inna Schevchenko fait part de sa méfiance devant les déclarations de l’avocate. Pour elle, Me Bochra Belhaj Hmida représente les intérêts de la famille avant ceux d’Amina. Selon la militante, même si la jeune fille se trouve dans sa famille « il n’y a pas lieu de parler de sa sécurité ». Car la famille de la lycéenne aurait selon Inna Schevchenko eu une réaction « extrêmement négative » face à la publication de la photo sur Facebook. « Cette photo rend dingues tous les ennemis de la liberté de la femme, la famille d’Amina incluse », explique Inna Schevchenko. Et l’activiste des Femen est formelle : tant qu’elle n’aura pas entendu le son de la voix d’Amina, elle poursuivra la « campagne de soutien internationale seins nus ».

L’essayiste Caroline Fourest s’est également exprimée dans un blog intitulé « Amina : tout ne va pas bien » sur le Huffington Post. Pour la journaliste, le fait qu’Amina se trouve dans sa famille n’est pas une « bonne nouvelle » : « Personne de ses proches, de ses amis ou de ses soutiens, ne l’a encore revue ni entendue dire qu’elle était libre, de ses mouvements et de sa parole », a-t-elle souligné.

Campagne de soutien internationale

Comme elles, de nombreux activistes n’ont pas l’intention de cesser la mobilisation. Sur le groupe Facebook des Femen France, des dizaines d’hommes et de femmes postent chaque jour des clichés de leurs poitrines nues, en guise de soutien à celle qui a suscité une vive polémique en Tunisie. Un blog FreeAmina a été lancé et une journée de mobilisation internationale a été décrétée jeudi 4 avril.  

Plusieurs figures du féminisme du monde arabe ont fait part de leur soutien à la lycéenne tunisienne comme l’Iranienne Maryam Namazie qui a lancé un  appel sur son blog, la cinéaste franco-tunisienne Nadia El Fani ou encore la blogueuse égyptienne Aliaa El Mahdy. Une pétition pour la liberté d’Amina Tyler a également atteint plus de 90 000 signatures. « Nous tairons pas. Quelle que soit notre nationalité, sans en tenir compte. Ni ici, ni là-bas. Nous voulons parler à Amina. Qu’elle nous dise, de visu et de vive voix, qu’elle est libre… De ses mouvements et de sa parole. Qu’elle va bien. Alors nous le croirons. Pas avant », explique Caroline Fourest.

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