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Avoir 20 ans en Afrique du Sud

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Chris est Sud-Africain. A 20 ans, il aime son pays, le plus riche d’Afrique. Pour lui, la patrie de Nelson Mandela, figure qu’il admire tout particulièrement, doit rester un modèle et travailler chaque jour à construire l’avenir sur les erreurs de son passé.

Investi dans une association d’étudiants, il milite pour une jeunesse forte et engagée au service de son pays.

Quel est votre regard sur la situation politique en Afrique du Sud ?

Je n’aime pas la politique et j’ai très peu confiance dans les hommes qui en ont fait leur métier dans notre pays. Nous votons tous les quatre ans et pendant les quatre années qui suivent, nous entendons parler de nombreux projets censés se concrétiser. Puis on nous dit ensuite de voter pour un parti spécifique, afin qu’il réalise lui aussi ses projets. Mais très concrètement, que se passe-t-il vraiment ? Sans répondre à cette dernière question, je pense également que notre situation est extrêmement complexe. Si vous regardez d’où nous venons et ce que l’Afrique du Sud a réussi à créer jusqu’à aujourd’hui, vous pouvez alors estimer que notre système politique n’est peut-être pas si mal, après tout.

Qui est Nelson Mandela pour vous ?

Il est l’homme qui a changé le visage de l’Afrique du Sud pour que notre société soit meilleure. Il est une personnalité qui m’inspire et qui restera gravée dans l’histoire à jamais.

De quelle manière la période de l’apartheid a-t-elle été enseignée à votre génération ? Est-ce désormais de l’histoire ancienne ?

Je pense que cela dépend de l’endroit où chaque Sud-Africain a grandi. Certaines écoles enseignent ce qu’il s’est passé, pourquoi cette période de notre histoire a été particulièrement sombre, ce que nous avons fait pour sortir de l’apartheid et comment ne jamais reproduire les mêmes erreurs. En revanche, d’autres écoles, qu’elles aient été ou non affectées par l’apartheid, enseignent que ce système est toujours actif dans le pays et que nous sommes tous encore affectés dans notre mémoire collective.

D’autres encore enseignent qu’il ne s’agit que d’une période de notre histoire qui n’a pas de réel impact sur l’Afrique du Sud aujourd’hui.

Pour ma part, j’estime qu’il est important de connaître notre histoire afin de construire notre avenir.

Considérez-vous que les différentes communautés africaines cohabitent aujourd’hui dans la paix ?

Non, mais je ne crois d’ailleurs pas que la paix habite les différentes communautés, où que l’on se trouve sur cette planète. Les communautés pourraient cohabiter dans la paix si chacun avait un travail et pouvait subvenir aux besoins de sa famille. Sans cela, la convoitise du bien des autres prend le dessus et la paix disparaît.

L’épisode Oscar Pistorius, cet athlète paralympique accusé d’avoir tué sa petite amie, a particulièrement marqué les esprits. Considérez-vous que l’Afrique du Sud soit une société dangereuse ?

C’est particulièrement injuste de dire cela parce qu’on ne peut pas réduire un pays au comportement d’un seul homme. Est-ce que certains Sud-Africains vivent dans la peur ? Oui. Certains assurent-ils leur protection avec une arme à feu ? Oui. Mais vivent-ils quand même ici ? Oui également. Finalement, cela signifie-t-il que l’Afrique du Sud est un pays violent ? Non.

Mais j’estime aussi que tous les pays du monde, au même titre que l’Afrique du Sud, sont contraints de faire face à une forme de violence et chacun d’entre eux doit régler ses propres problèmes.

Est-il facile de poursuivre des études en Afrique du Sud ?

Cela peut dépendre. Etudier dans une université sud-africaine n’est pas offert à tous et il n’est déjà pas non plus simple d’y entrer. Les examens d’entrée peuvent être très difficiles dans la mesure où l’entrée à l’université est quasiment systématique à la sortie des écoles.

J’estime néanmoins, qu’avec de la volonté, poursuivre des études en Afrique du Sud est accessible à toute la société.

Qu’en est-il de l’accès au monde du travail ?

Rien n’est facile et comme beaucoup de chose, il faut consentir à des efforts. Je ne peux pas dire que cela soit simple. Nous sommes nombreux à achever nos études supérieures et il n’y a pas assez de travail pour tout le monde. Et ce n’est pas notre gouvernement qui va nous aider en créant des emplois ! Malgré cela, rien n’est impossible, et chaque Sud-Africain, s’il a de la volonté, du désir et de l’ambition, pourra trouver un emploi.

Quelles sont vos grandes peurs, aujourd’hui et pour l’avenir ?

L’Afrique du Sud est le pays le plus fort d’Afrique, ma plus grande crainte est qu’il se transforme en un pays tel que le Zimbabwe.

J’ai également peur de voir la société sud-africaine retrouver le chemin de l’apartheid. En termes économiques, je crains parfois une fuite des investissements étrangers en raison des grèves constantes des travailleurs et de l’instabilité du gouvernement.

Qui sont vos héros ?

Nelson Mandela et Barack Obama.

Quelle est l’image que vous vous faites de la France ?

Je suis vraiment fier d’être Sud-Africain et pour moi, la France est juste un pays que j’aimerais bien visiter un jour. Rien de plus. J’apprécie la France, je pense vraiment que ce doit être une très bonne destination touristique.

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