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« Un observatoire des documentaires du monde »
Comme chaque année depuis 35 ans, une quarantaine de films français et internationaux concourront dans les catégories de compétition internationale, Contrechamp français, Premiers films et Courts métrages dans le cadre du Cinéma du Réel, festival international de films documentaires qui se déroulera au Centre Pompidou, au Centre Wallonie-Bruxelles mais encore au Nouveau Latina du 21 au 31 mars.
Pour Maria Bonsanti, la nouvelle directrice artistique du festival, son but est de « rendre compte des changements dans les écritures du cinéma documentaire, tout en gardant l’identité, la tradition, la qualité propre au festival ». Pour elle, « il s’agit de concevoir le festival comme un observatoire des documentaires du monde et un laboratoire pour le cinéma à venir ».
Rétrospective du cinéma documentaire chilien
A l’occasion des 40 ans du coup d’Etat militaire, Cinéma du réel présentera une rétrospective du cinéma documentaire chilien baptisée Chili : 1973 – 2013. « Nous avons voulu montrer des films qui retracent l’avant, le pendant et l’après de la révolution au Chili », explique au magazine Télérama Maria Bonsanti, pour qui le documentaire est un « outil de résistance. Résistance au sens de lutte politique mais aussi de survie ».
« Pourquoi rappeler, sauver et montrer les images de la naissance d’une révolution, de son développement, de sa fin tragique et de ce qu’il en reste dans la mémoire ? », s’interrogent les organisateurs. « Parce que voir aujourd’hui ces films, c’est en faire des outils de lutte contre l’oubli et des armes pour changer le présent », répondent-ils.
Au total, une vingtaine de films réalisés entre 1969 et 2007 seront regroupés dans différentes thématiques telles que « Le Chili n’est pas un pays pauvre », « Portraits d’un humaniste », « Les Conséquences » ou encore « Le Travail de deuil ». L’occasion de découvrir ou redécouvrir le travail de Patricio Guzman, Raoul Ruiz, ou encore du réalisateur français Chris Marker.
Arrested cinéma : l’Iran à l’honneur
Après la Syrie en 2012, Cinéma du réel s’intéressera cette année à la situation des cinéastes en Iran, quelques mois avant l’élection présidentielle, prévue en juin 2013, dans le cadre de « Arrested cinema », une séance spéciale consacrée aux cinémas « assignés à résistance », dans des pays où la liberté de création n’est pas acquise.
Ce travail de reflexion se déroulera avec l’architecte et réalisateur Mehran Tamadon qui filme depuis une dizaine d’années le monde « des défenseurs du régime iranien ». « Je ne cherche pas à dénoncer un système, je cherche une attitude politique qui consiste à exister face à l’autre. L’autre qui nie mon existence. Occuper l’espace, ne pas céder la place. Exiger d’eux, les obliger à me regarder en face, les contraindre à me répondre », explique le réalisateur de Bassidji.