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Gisèle Casadesus, une grande dame de théâtre et de cinéma
C’est une leçon de vie qu’a donnée Gisèle Casadesus sur le plateau du journal télévisé de France 2, dimanche 17 mars. « J’aime la vie. La vie est là, il faut vivre en regardant ce qu’on a de bon », a déclaré l’actrice, toujours aussi élégante et lumineuse. A 98 ans, celle qui a traversé plus de 70 ans de théâtre et de cinéma est de nouveau l’affiche dans Sous le Figuier, d’Anne-Marie Etienne, un « film jeune » dit-elle, un hymne à la vie.
Grande dame du théâtre, Gisèle Casadesus devient sociétaire à la comédie française en 1939. Au cinéma, elle a joué dans une quarantaine de films, notamment au côté de Louis Jouvet, Raimu et Jean Gabin. Elle marque les esprits en 1999 dans le rôle de Madame Mercier dans Les Enfants du Marais de Jean Becker. Dix ans plus tard, elle bouleverse des millions de spectateurs avec La Tête en Friche dans le rôle de Margueritte, une adorable vieille dame.
Devant une telle carrière, pas étonnant que la profession lui ai rendu hommage en lui décernant un Molière d’honneur, il y a dix ans. Et Gisèle Casadesus ne compte pas s’arrêter là : « Je ne fais plus de théâtre, mais le cinéma et la télévision, quand on veut ! » a-t-elle lancé sur France 2.
Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, bouleversants dans « Amour »
Comme elle, Emmanuelle Riva, 86 ans, et Jean-Louis Trintignant, 82 ans, ont traversé des décennies de cinéma. Encensés par la critique et le public pour leur prestation dans le drame intimiste de Michael Haneke, Amour, les acteurs octogénaires ont tous deux été récompensés par les Césars des meilleurs acteurs cette année. La preuve, donc, qu’ils continuent de fasciner le public, cinquante ans après leurs débuts au cinéma.
« Ce rôle, je ne l’attendais plus, et il aurait fallu que je sois folle pour passer à côté », déclara Emmanuelle Riva, révélée au public grâce à son rôle dans Hiroshima mon Amour (1959), premier long métrage d’Alain Resnais, lors de la remise des Césars. Avec plus de cinquante films à son actif, l’actrice, également nommée aux Oscars 2013, aura cependant dû attendre un demi-siècle pour voir son travail récompensé.
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A l’heure où la plastique semble primer sur le talent, le cinéma français a su gardé cette ancienne génération d’acteurs qui a vécu en phase avec son temps, en acceptant notamment de jouer dans les films de plus jeunes réalisateurs. « J’admire les jeunes, leur enthousiasme et leur courage », s’exclame ainsi Gisèle Casadesus dans une interview accordée au JDD.
50 ans après, toujours présents à l’écran
Parmi ces vieux acteurs toujours aussi présents à l’écran, le cinéma français compte également Claude Rich, 84 ans, qui a joué dans pas moins de trois films pour la seule année de 2012 (Et si on vivait tous ensemble, 10 jours en or et Cherchez Hortense), mais aussi Jean Rochefort, actuellement à l’affiche du film de Fernando Trueba L’artiste et son modèle dans lequel il campe le rôle d’un célèbre sculpteur sous l’occupation. A 82 ans, l’acteur a récemment laissé entendre qu’il pourrait arrêter sa carrière de comédien à moins qu’il ne tombe « sur un projet de film qui [le] bouleverse », comme L’Artiste et son modèle. L’acteur a confié au journal La Croix qu’il recevait « des scénarios vraiment humiliants qui [le] font rougir de honte à l’idée qu’on [lui] propose. Je ne veux pas me commettre dans des films que je désavouerais », a-t-il déclaré.
Comme eux, Michael Lonsdale et Michel Bouquet, deux acteurs aux palmarès impressionants, continuent de tourner des films. Désigné meilleur second rôle aux Césars 2011 pour son rôle dans Des hommes et des dieux, Michael Lonsdale s’est fait un nom au cinéma pendant la Nouvelle Vague en jouant dans deux films de François Truffaut. L’acteur de 81 ans sera prochainement à l’affiche dans le Renard Jaune, un long-métrage de Jean-Pierre Mocky avec qui il a déjà beaucoup travaillé. Quant à Michel Bouquet, autre grand nom du théâtre et du cinéma, il a récemment brillé dans Renoir, jolie toile de Gilles Bourdos où il incarne l’illustre peintre français au crépuscule de sa vie.
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Regarder devant soi
Que nous dit cette génération d’acteurs dans ce climat général morose de début de siècle ? Qu’il faut garder confiance et ne jamais cesser de regarder devant soi. « Pourquoi ont-ils tous tellement peur de vivre ? » s’interroge le personnage de Gisèle Casadesus dans Sous le Figuier. Pour la doyenne des comédiens français, la vie est merveilleuse : « J’aime la vie. Et malgré mon grand âge, je continue à regarder devant ».