Site icon La Revue Internationale

Dora Maar, retour aux sources à Zagreb

p.jpegp.jpeg

[image:1,l]

 

La peinture a été d’abord mise dans un boxe équipé à l’acclimatisation. A sa sortie, les spécialistes l’ont bien examinée et confirmé son bon état. Selon Marina Viculin, la directrice de l’espace Klovicevi Dvori, le Portrait de Dora Maar sera un des visuels phares de l’exposition qui  aura lieu entre 23 mars et 17 juillet. L’événement est assuré avec la somme de 670 euros et soutenu par la directrice parisienne, Anne Baldassari, qui a aussi, envoyé en Croatie 40 photographies de la collection du Musée Picasso.
 
Un événement majeur pour la région
 
Autour de 100 000 visiteurs pourront d’abord admirer L’homme au chapeau, peint par Pablo Ruiz dit Picasso à l’âge de 14 ans. Suivront les oeuvres de la période Bleue et Rose, jusqu’à l’autoportrait Le Dimanche, réalisé en 1971. Le catalogue de l’exposition de 216 pages, élaboré en langue croate, ressemble à celui de Hong-Kong. Les Croates ont appris que, depuis trois ans, les collections de l’Hôtel Salé font le tour du monde. Le ministère croate de la Culture a déjà soutenu l’exposition avec 250 000 euros et la ville de Zagreb a déposé la même somme pour la réalisation de ce grand événement, culturel et médiatique.
 
Henriette Théodora Markovitch, dite Dora Maar, a vu le jour  à Paris, le 22 novembre 1907. Amante et muse de Picasso, la talentueuse photographe et peintre était la fille de Julie Voisin, originaire de Tour, et de l’architecte croate Joseph Markovitch, qui s’est d’abord spécialisé à Zagreb, sa ville natale, ainsi qu’à Vienne et Paris.Trois ans après la naissance de Dora, les Markovitch partent à Buenos Aires ou Joseph exécutait les commandes d’ambassade d’Autriche-Hongrie. Il fut même décoré, par l’empereur François-Joseph 1er.
 
En 1926 ils vont à Paris, ou Dora Maar suit les cours à l’École de photographie et à l’Union centrale des arts décoratifs, dans l’atelier d’André Lhote. Elle fait la connaissance de Henri Cartier- Bresson. Après avoir photographié les conséquences de la crise mondiale à Barcelone, Londres ou New York, Dora Maar ouvre à Paris, dans la rue d’Astorg, son propre atelier, avec l’aide de son père. Un an après, elle déménage dans la rue Campagne Première et cohabite avec le photographe et décorateur Pierre Kéfer. Le grand Brassaï partage leur chambre noire. Dora Maar fait la connaissance avec le photographe publicitaire, Victor Emmanuel Sougez, directeur artistique de L’illustration. Il devient son mentor.
 

Avec les plus grands artistes de l’Europe

Son idylle amoureuse avec le réalisateur Louis Chavance terminée, la jeune femme se lie avec les artistes du groupe Octobre, formé par Jacques Prévert et Max Morise. La même année 1932, Dora Maar est photographe officielle du film Le Crime de Monsieur Lange de Jean Renoir. Paul Eluard l’a présente à Picasso. Leur liaison durera neuf ans, sans que le maître du cubisme ait  rompu avec Marie-Thérese Walter, mère de leur fille Maya. 
 
La talentueuse et belle photographe élabore toutes les étapes du chef d’oeuvre Guernica, peint entre février et mai 1937. Dora Maar fut aussi le plus important modèle de Picasso. Après leur rupture en 1943, ils se sont fréquentés jusqu’au 1946. La photographe a même tenu le rôle de l’Angoisse, dans la pièce écrite par Picasso Le Désir attrapé par la queue, corrigée et revue par Albert Camus. Jacques Lacan a soigné sa dépression, durant laquelle Picasso lui achète une maison dans le Vaucluse. Dora Maar accepte de quitter Paris et vivre à Ménebres ou elle avait un compagnon de taille : le peintre  Nicolas de Staël, qui a habité le village longtemps.
Le large public a connue l’ampleur et richesse de l’oeuvre de Dora Maar, après son disparition.  Le célèbre Espagnol l’a volontairement éloigné de son art majeur, pour l’installer au second plan. Malgré cela, Dora Maar a eu la force de montrer son talent pictural grâce au Portrait d’Eluard ou Autoportrait à l’enfant. Son art éclata et durant les années 1960-70 avec des Grands formats abstraits. Elle rebondit plus tard avec le magnifique Tableau du Luberon et les paysages sauvages, autour de sa maison de Ménerbes. L’artiste est morte à Paris, en 1997, à l’âge de 89 ans.
Ces poèmes, toujours inédits, sont conservés au Centre des Archives nationales de France.
Quitter la version mobile