Le corps d’Hugo Chavez sera embaumé pour résister au temps, tout comme Lénine, Hô Chi Minh, Mao Tsé Toung mais également comme de nombreux autres êtres humains, depuis des millénaires. L’embaumement d’un corps est un travail minutieux dont les techniques ont bien évolué au fil de l’histoire.
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Après Lénine, Hô Chi Minh et Mao Tsé Toung, le corps d’Hugo Chavez s’apprête à rentrer dans l’histoire. Vendredi 8 mars, la dépouille de l’ancien président vénézuélien sera, selon l’annonce de son vice-président Nicolas Maduro, embaumé puis transféré au musée de la Révolution, actuellement en construction, à l’ouest de Caracas et ce afin que tous les Vénézuéliens qui le souhaitent puissent se rendre près de la dépouille de celui qui sera entré « dans l’éternité ».
Une technique millénaire
L’embaumement est une technique millénaire de conservation des corps. Cette pratique a traversé l’histoire et on retrouve les premières traces de son utilisation dans l’Egypte ancienne, on en retrouve également dans l’Amérique précolombienne et en cela, Hugo Chavez est un fidèle héritier de la culture de son pays.
Les techniques d’embaumement utilisées dans l’histoire varient largement en fonction des cultures et des peuples.
Dans les très anciennes civilisations, l’embaumement était surtout obtenu grâce à la manipulation du goudron et de substances balsamiques. Grâce à ces produits, le corps devenait alors comme une momie. Ce procédé n’était qu’une première étape vers la momification et en fonction du climat des pays, les hommes pouvaient utiliser de nouvelles techniques telles que la dessiccation, ou déshydratation, le fumage ou encore l’enrobement, pour mettre un terme définitif à la putréfaction de la dépouille.
Le goudron et le vernis chez les Egyptiens
Les Egyptiens croyaient que l’âme d’un défunt restait auprès de son corps tant que celui-ci gardait son aspect initial. Chez eux, Anubis était considéré comme l’inventeur de la momification et comme le dieu des morts et conducteur des âmes.
L’embaumement à l’égyptienne était constitué de quatre grandes étapes. Toutes les cavités du corps étaient d’abord vidées, par extraction chirurgicale ou par dissolution des entrailles grâce à un liquide injecté dans le corps.
Par la suite, les Egyptiens utilisaient du carbonate de soude afin de détruire toutes les graisses et mucosités. La troisième étape consistait à dessécher le corps en alternant son contact à l’air pur et dans une étuve. Les corps étaient alors, au choix, vernis, remplis de diverses substances, plongés dans le bitume ou dans la cire, avant d’être recouverts de bandelettes.
L’embaumement selon Hérodote
Le premier historien de l’histoire aborde cette technique dans le tome II d’Histoire. Hérodote livre alors la description suivante : « Tout d’abord à l’aide d’un crochet de fer, ils retirent le cerveau par les narines ; ils en extraient une partie par ce moyen, et le reste en injectant certaines drogues dans le crâne. Puis avec une lame tranchante en pierre d’Éthiopie, ils font une incision le long du flanc, retirent les viscères, nettoient l’abdomen et le purifient avec du vin de palme et, de nouveau, avec des aromates broyés. Ensuite, ils remplissent le ventre de myrrhe pure broyée, de cannelle et de toutes les substances aromatiques qu’ils connaissent, sauf l’encens, et le recousent. Après quoi, ils salent le corps en le couvrant de natron pendant septante jours ; ce temps ne doit pas être dépassé. Les septante jours écoulés, ils lavent le corps et l’enveloppent tout entier de bandes découpées dans un tissu de lin très fin et enduites de la gomme dont les Égyptiens se servent d’ordinaire au lieu de colle. Les parents reprennent ensuite le corps et font faire un sarcophage de bois, taillé à l’image de la forme humaine, dans lequel ils le déposent ; et quand ils ont fermé ce coffre, ils le conservent précieusement dans une chambre funéraire où ils l’installent debout, dressé contre un mur. »
Embaumer Hugo Chavez
Ces techniques anciennes ne sont aujourd’hui plus utilisées et l’embaumement est désormais réalisé selon des techniques tout aussi complexe mais plus moderne.
Ainsi, selon les différentes étapes des procédures actuelles, qui varient néanmoins selon les pays, le corps d’Hugo Chavez devrait dans un premier temps être désinfecté, par injection de 6 à 10 litres d’une solution qui empêchera les bactéries de se développer. Cette étape permet également de stopper la destruction cellulaire.
Grâce à plusieurs produits, sélectionnés en fonction de la durée d’embaumement souhaitée, les tissus seront ensuite fixés de manière à ne pas être détruits. Injectés dans les veines, ces produits permettront également de repousser le sang qui sera ensuite drainé.
D’autres liquides seront ensuite envoyés de la même manière dans les cavités du corps, préalablement vidés.