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François, le pape de la renaissance de l’Église?

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Premier pape jésuite, premier pape sud-américain, premier pape non-européen depuis Grégoire III au VIIIème siècle. Le cardinal Jorge Mario Bergoglio, élu successeur au trône de Saint Pierre mercredi 13 mars, cumule les particularités inédites.

Un pape progressiste ?

Lorsque son nom est prononcé par le cardinal protodiacre, sur la loggia de la basilique Saint Pierre, les catholiques du monde entier ont d’abord retenu leur souffle. Il faut dire que depuis plusieurs semaines d’analyses des « papabili », le nom de l’archevêque de Buenos Aires n’était sorti qu’à de très rares reprises et même les plus experts des vaticanistes ont admis leur surprise à l’annonce de cette élection.

Pourtant, en 2005, lors du conclave qui avait permis l’élection de Benoît XVI, le cardinal Jorge Mario Bergoglio était déjà en très bonne position pour succéder à Jean-Paul II. On dit alors qu’il n’aurait pas souhaité, à l’époque, concourir pour la charge pontificale. On dit également que ce nouveau pape sud-américain aurait été le progressiste du conclave dernier face au conservateur Joseph Ratzinger.

Pourtant, quelques années plus tard, il semble que le nouveau pape François, nom qu’il a choisi en hommage à Saint François d’Assise, ne soit pas si novateur que cela. Il serait même dans la droite lignée de son prédécesseur à qui il devrait accorder sa première visite officielle, dans sa résidence de Castel Gandolfo.

Simple et ascète

Depuis son élection, la personnalité et les combats de ce pape de 76 ans sont analysés, décryptés, pour tenter d’imaginer de quoi ce pontificat qui s’ouvre sera fait.

La première qualité qui résonne aux oreilles des catholiques est celle de la pauvreté. A l’image du saint dont il a choisi d’honorer le nom, François sera sans aucun doute le pape des pauvres. Son mode de vie est simple, austère dit-on.

Jorge Mario Bergolgio est connu pour se lever tous les matins à 4h30. A Buenos Aires, il avait choisi de ne pas vivre dans le palais épiscopal, mais dans un appartement modeste. Il cuisine lui-même ses repas et préfère les transports en commun aux voitures avec chauffeur souvent réservées aux personnes de son rang.

Un Jésuite au Vatican

De la pauvreté il a fait son combat, considérant qu’elle est une véritable violation des droits de l’homme. Il vient d’ailleurs d’un milieu modeste, qu’il n’a jamais oublié.

Né le 17 décembre 1936, à Buenos Aires, Jorge Mario Bergolgio est le fils d’un cheminot et d’une femme au foyer, tous deux immigrés italiens.

Avant d’entrer au séminaire, le futur pape François poursuit des études d’ingénieur. Il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus et est ordonné prêtre le 13 décembre 1969, après les très longues études qui font la particularité des Jésuites.

En 1973, il devient supérieur des jésuites argentins, poste qu’il occupera jusqu’en 1979. Directeur du séminaire de Villa Devoto, il est nommé évêque auxiliaire de Buenos Aires en 1992 puis évêque titulaire en 1998. Il sera créé cardinal par Jean-Paul II, en 2001.

Un archevêque de combat

Archevêque de terrain, Jorge Mario Bergoglio est également connu pour ne pas mâcher ses mots et pour ne jamais reculer devant les combats de l’Eglise.

En Argentine, il s’est notamment opposé frontalement à la présidente Cristina Kirchner au moment de l’adoption du mariage homosexuel. Dans son pays, il a également vivement combattu une tendance adoptée par certains prêtres, qui refusaient de baptiser les enfants de mères célibataires.

Sur les grands dossiers de société, tels que l’euthanasie ou l’avortement, Jorge Mario Bergoglio avance un débat éthique plus qu’une question de religion. Selon lui, l’avortement comme l’euthanasie sont avant tout une privation du premier des droits de l’homme, celui du droit à la vie.

Amateur de football

Argentin de cœur, le pape François est naturellement un grand amateur de football. Il n’a jamais caché son affection pour le joueur Lionel Messi, Argentin également. Il soutient le Club Atletico San Lorenzo de Almagro, club de football du quartier populaire de Boedo, à Buenos Aires.

Dans la lignée des 265 papes précédents

Au lendemain de son élection, les vaticanistes se contredisent encore. Le pape François sera-t-il progressiste, comme le veut sa réputation ? Sera-t-il conservateur, et dans la droite lignée de son prédécesseur ?

Une chose est sûre, les premiers mots du pape François sont allés pour Benoît XVI, avant d’inviter les catholiques réunis place Saint Pierre à la prière.

266ème pape de l’Eglise catholique, il sera avant tout l’ambassadeur d’un message inchangé et vieux de 2000 ans.

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