• À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
La Revue Internationale
  • UNION EUROPÉENNE
  • RUSSIE
  • AMÉRIQUES
  • ASIE
  • AFRIQUE
  • MOYEN-ORIENT
  • LE MONDE DE DEMAIN
Actualités

Gérard Leclerc: «Le pape François a du mal avec le protocole du Vatican»

20.03.2013 par La Rédaction

Les médias l’appellent le pape des pauvres et ce n’est pas par hasard. François s’est fait l’avocat d’une « Église pauvre pour les pauvres » au cours d’une rencontre samedi 16 mars au Vatican avec des milliers de représentants de la presse mondiale. Cela est-il révélateur de l’orientation qu’il souhaite donner à son pontificat ? Eléments de réponse avec Gérard Leclerc, journaliste et essayiste catholique mais également éditorialiste de France catholique et de Radio Notre-Dame.

[image:1,l]

« Comme je voudrais une Église pauvre, pour les pauvres », a affirmé le nouveau pape François, lors d’une conférence de presse mercredi 16 mars. Il a notamment expliqué aux journalistes pourquoi il avait choisi le patronyme de Saint-François d’Assise : « À l’élection, j’avais à côté de moi l’Archevêque émérite de Sao Paulo, le Cardinal Claudio Hummes : un grand ami, un grand ami ! »

« Quand la chose devenait un peu dangereuse, lui me réconfortait. Et quand les votes sont montés aux deux tiers, l’applaudissement habituel a eu lieu, parce que le Pape a été élu. Et lui m’a serré dans ses bras, il m’a embrassé et m’a dit : « N’oublie pas les pauvres ! » Et cette parole est entrée en moi : les pauvres, les pauvres. Ensuite, aussitôt, en relation aux pauvres j’ai pensé à François d’Assise. Ensuite j’ai pensé aux guerres, alors que le scrutin se poursuivait, jusqu’à la fin des votes. Et François est l’homme de la paix. Et ainsi est venu le nom, dans mon cœur : François d’Assise. »

Doit-on voir dans ces déclarations une volonté politique de réformer l’Eglise ou l’expression naturelle d’un homme qui a toujours été près des pauvres et qui ne compte pas les abandonner ? Eléments de réponse avec Gérard Leclerc, journaliste et essayiste catholique mais également éditorialiste de France catholique et de Radio Notre-Dame.

JOL Press : A peine était-il élu pape que les médias l’avait surnommé le « pape des pauvres ». S’agit-il d’un jugement hâtif ?

Gérard Leclerc : Cet homme a un contact très direct avec le peuple des favelas et de nombreux témoignages nous porte à croire que ce n’est pas de la frime. Ce qui me frappe, c’est qu’il est animé d’un amour évangélique, ce n’est pas pour rien qu’il s’est fait appeler François.

J’ai été personnellement très touché lorsque dans sa première homélie, il a cité l’écrivain français Léon Bloy : « Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable ». Mais je me suis demandé comment un évêque d’Amérique latine pouvait connaître cet auteur, déjà très peu connu des Français. Et j’ai retrouvé un texte de Bernanos qui explique que Léon Bloy est extrêmement apprécié en Amérique du Sud. Ce n’est pas étonnant que le pape François se soit retrouvé chez cet auteur car on retrouve chez Léon Bloy une spiritualité du dépouillement intérieur et matériel.

JOL Press : Le pape François a raconté comment il avait choisi son nom de pape. Est-ce politique ou un élan de simplicité ?
 

Gérard Leclerc : Je crois qu’il est très direct. Jean-Paul II et Benoît XVI étaient des intellectuels, des universitaires, et cela ne semble pas être le cas de François. Il est très cultivé, il a eu la formation jésuite, mais il semble avoir un discours beaucoup plus simple : il préfère l’improvisation aux grands textes murement pensés.

S’il s’est fait l’avocat d’une « Église pauvre pour les pauvres », c’est qu’il souhaite mettre l’accent dessus au cours de son pontificat. Mais ce n’est pas une nouveauté pour autant, l’Eglise catholique est la plus grande ONG du monde depuis de nombreuses années : à travers le monde entier, des religieux et religieuses s’occupent des plus pauvres. C’est la vocation première de l’Eglise : être auprès des délaissés de la vie. Benoît XVI ne se désintéressait absolument pas des plus démunis, mais chez le pape François, cette attention particulière semble être une habitude. Il a ça dans le sang.

JOL Press : François a refusé de porter l’hermine, les souliers rouges et la croix pectorale en or, préférant garder la sienne. Qu’est-ce que cela révèle de sa vision du pouvoir pontifical ?
 

Gérard Leclerc : Il semble avoir énormément de mal à se mettre dans le protocole du Saint-Siège. Certains lui reprochent même sa mitre mitée, qu’il a amenée de Buenos Aires. Encore une fois, je ne pense pas que ce soit de la frime. Il a énormément de mal à sortir de sa peau d’archevêque des favelas. Mais il ne pourra pas imposer ses vues dans tous les domaines. Il va devoir négocier. Etant pape, il faut qu’il assume le « job », il devra se soumettre à un minimum d’obligations.

Il ne vendra pas le Vatican pour le redonner aux pauvres, mais il aura raison de rappeler que l’Eglise appartient aussi aux pauvres. Les trésors de la Chapelle Sixtine ne sont pas réservés à des privilégiés mais à tous ceux qui veulent prier.

JOL Press : Les services de communication du Vatican vont-ils récupérer cette nouvelle ligne à leur avantage ?
 

Gérard Leclerc : Certainement. Mais il semble que le pape François soit lui-même un homme de communication. On renoue avec Jean-Paul II dans un autre style. Il n’y a pas chez lui le discours raffiné de Benoît XVI, il a plutôt le goût de l’expression directe. La communication passera donc prioritairement par le pape qui s’adressera aux gens dans un discours extrêmement accessible.

JOL Press : A qui cette bonhommie fait-elle penser chez les papes précédents ?
 

Gérard Leclerc : On l’a beaucoup comparé à Jean XXIII qui était un homme certes âgé mais plein de sympathie, c’était un paysan qui avait lui aussi gardé ses goûts simples et qui aimait beaucoup ce contact direct avec les gens. Et puis il y a bien évidemment Jean-Paul II…

Propos recueillis par Marine Tertrais pour JOL Press

Gérard Leclerc est un journaliste, philosophe et essayiste catholique. Proche du défunt cardinal Jean-Marie Lustiger, il est éditorialiste de France catholique et de Radio Notre-Dame. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Pourquoi veut-on tuer l’Église ? (Fayard 1996) ; Jean-Paul II le résistant (Bartillat 1996) ; Saint Paul (Pygmalion 1997) ; Le Pape et la France (Bartillat 1997). 

La Rédaction


Amérique Latine Benoît XVI Buenos Aires Chapelle Sixtine Eglise catholique Formation jésuite Gérard Leclerc Jean Paul II Jean XXIII Léon Bloy Pape Saint-François d'Assise Saint-Siège Vatican
Tribune à la une
Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile

Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile
Hamid Enayat est un analyste, militant des droits de l’homme et opposant politique iranien basé en France. ...

Idées
lri-ipad

Newsletter

Pour vous abonner à la newsletter La Revue Internationale, remplissez le formulaire ci-dessous.

Nouveaux tirs de missiles nord-coréens

Nouveaux tirs de missiles nord-coréens

27.03.2023
En Continu
La population mondiale pourrait bientôt décroître

La population mondiale pourrait bientôt décroître

27.03.2023
En Continu
Discours de Biden à Ottawa

Discours de Biden à Ottawa

26.03.2023
En Continu
La visite de Charles III reportée 

La visite de Charles III reportée 

25.03.2023
En Continu
Sur le même sujet
<strong>La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana</strong>

La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana

22.12.2022
Actualités

Une fois de plus, cette année écoulée aura été riche en bouleversements politiques. L’année 2022 restera marquée au fer rouge par le conflit en Ukraine et ses secousses aux quatre

Flagrant délit de désinformation pour Moscou

Flagrant délit de désinformation pour Moscou

26.10.2022
Actualités

Mercredi 26 octobre, le gouvernement slovène a fait savoir que le gouvernement russe avait utilisé des photos de déchets slovènes, prétendant qu’il s’agissait de déchets ukrainiens, pour étayer sa thèse

L’attaque du pont de Kertch fragilise Poutine

L’attaque du pont de Kertch fragilise Poutine

09.10.2022
Actualités

Suite à l’attentat perpétré sur le pont de Crimée samedi matin ayant causé la mort de trois personnes et l’effondrement partiel de la structure, Vladimir Poutine a convoqué lundi 10

Humayoon Azizi, l’ambassadeur qui résiste aux talibans

Humayoon Azizi, l’ambassadeur qui résiste aux talibans

15.08.2022
Actualités

Depuis la chute du régime, l’ambassadeur d’Afghanistan à Paris, Humayoon Azizi, refuse de reconnaître les talibans, et continue d’exercer sa représentation diplomatique au nom de la République islamique d’Iran.  Réduction

Revue Internationale
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
  • Grand Angle
  • Idées
  • En Continu
  • Union Européenne
  • Russie
  • Amériques
  • Asie
  • Afrique
  • Moyen-Orient
  • À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
© 2017 La Revue Internationale. Tous droits réservés.
Scroll to top
Aller au contenu principal