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Gianfranco Ravasi, une star du petit écran sur le trône de Saint Pierre?

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Il est très peu connu en France, mais en Italie, c’est une vedette. Auteur d’une cinquantaine d’ouvrages, le cardinal Gianfranco Ravasi s’est fait connaître à la télévision mais aussi par des chroniques dans le quotidien italien Avvenire et l’hebdomadaire Famiglia Cristiana. On dit de lui que c’est un homme qui sait rendre accessible au plus grand nombre les subtilités de la culture chrétienne. Mais aura-t-il les qualités suffisantes pour succéder à Benoît XVI ?

Parcours d’homme d’Eglise

Gianfranco Ravasi est né à Merate, dans la région Lombardie en Italie, le 18 octobre 1942. Ordonné prêtre en 1966 pour le diocèse de Milan, il enseigne l’exégèse biblique à la Faculté de théologie d’Italie septentrionale. Gianfranco Ravasi reste membre de la commission théologique internationale de 1985 à 1995, puis devient protonotaire apostolique (officier du Saint-Siège qui reçoit et expédie les actes administratifs) le 22 juin 1995. La même année, il devient aussi membre de la Commission biblique pontificale, sous la présidence du cardinal Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI.

Le 3 septembre 2007, Benoît XVI le nomme président du Conseil pontifical pour la culture ainsi que président des commissions pontificales pour le patrimoine culturel de l’Église et pour l’archéologie sacrée. Gianfranco Ravasi est consacré évêque par Benoît XVI à Saint-Pierre de Rome le 29 septembre 2007. Il reçoit alors le titre d’archevêque in partibus (il possède le titre sans exercer de fonction) de Villamagna in Proconsulari. Il sera nommé cardinal par Benoît XVI lors du consistoire du 20 novembre 2010. Il reçoit alors le titre de cardinal-diacre de San Giorgio in Velabro.

Dialogue avec les non-croyants

Ce parcours témoigne de la grande confiance que lui témoigne Benoît XVI. Un soutien indéfectible qui lui a permis d’avancer et de prendre un certain nombre d’initiatives malgré les critiques des plus conservateurs qui, au sein de l’Eglise, ont vu d’un mauvais œil sa volonté d’ouvrir le dialogue avec les non-croyants.

« Si l’on regarde attentivement les discours de Benoît XVI, on retrouve régulièrement cette préoccupation : développer un dialogue de raison, respectueux et audacieux, avec les non croyants », déclarait le « ministre de la culture » du pape, pour justifier son action. « Aussi est-ce tout naturellement que le Conseil pontifical de la culture s’est emparé de cette magnifique intuition et que nous nous sommes attelés à la mise en forme d’une structure qui en développe l’esprit. » Et c’est ainsi qu’est né le projet du « Parvis des gentils », deux jours de dialogue et  de rencontre entre croyants et non croyants.

Amoureux des lettres et de poésie

Mais pour lui, ce dialogue peut se faire de diverses manières, et notamment par ce qu’il affectionne tout particulièrement : les arts. Gianfranco Ravasi est un amoureux de littérature et de poésie. Chacun de ses discours est truffé de citations d’Herman Hesse, Blaise Pascal ou Nietzsche. « Je n’ai pas besoin de Google », aurait-il dit un jour à ses collègues. « La pire chose que vous pouvez faire pour lui, c’est l’inviter à dîner », a confié l’un d’eux. « Ce sont les heures pendant lesquelles il se réserve pour lire et écrire ses discours. » Mais il n’en est pas moins un homme connecté. En 2011, il a ouvert un compte sur Twitter dont il n’hésite pas à se servir. Mais attention, ses tweets sont écrits à la main et retranscrits sur son compte par un collaborateur…

Si Gianfranco Ravasi semble donc avoir de très belles qualités pour devenir pape, un point semble pourtant freiner cette accession : il n’a jamais dirigé de grand diocèse. Or c’est une condition très importante, voire primordiale, pour devenir le successeur de saint Pierre. Rien n’est perdu pour autant. Désigné comme prédicateur de la retraite de ce carême par Benoît XVI, il a toutes ses chances de convaincre le collège des cardinaux. Le cardinal Joseph Ratzinger ne s’était-il pas fait remarqué lors de son homélie pour les funérailles de Jean-Paul II en 2005 ?

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