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GPA: Malaise autour du témoignage d’une mère porteuse française

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« Raphaella, 24 ans, a été mère porteuse en 2011 et s’apprête à l’être de nouveau. Une première en France : bravant la loi, elle témoigne à visage découvert » : c’est ainsi que le Parisien présentait, samedi 9 mars, leur entretien « exclusif ». Accompagnée d’une vidéo, sur le site du quotidien, l’interview revient sur le parcours de cette jeune femme qui a choisi de porter les enfants d’un couple qui avait des difficultés à en avoir.

Témoignage intéressant

Raphaella a 24 ans et habite à Calais (Pas-de-Calais). Mère de deux garçons de 3 et 5 ans, elle déclare avoir été mère porteuse en 2011 et avoir accouché d’une petite fille en Belgique, remise immédiatement à ses parents. « L’histoire de ce couple m’a profondément émue. La femme était enceinte lorsqu’elle a perdu son bébé et son utérus dans un accident de voiture. Ce couple ne pouvait plus avoir d’enfant alors je l’ai fait pour eux », explique-t-elle.

Un témoignage repris par les journalistes d’iTélé qui partent à la rencontre de la jeune femme qui leur raconte la même histoire. Se considérant comme une « nourrice prénatale », elle demande 5000 euros contre son service, mais elle assure que « ce n’est pas un business », elle fait ça uniquement pour aider des couples. « Tout couple a besoin d’avoir un enfant », lance-t-elle. « En étant mère, je ne conçoit pas de ne pas avoir d’enfant ». Toujours selon son témoignage, Raphaella passerait ses journées à répondre à des demandes sur Internet et s’apprêterait à porter un autre enfant pour un couple stérile.

Contre-enquête

Un témoignage qui, s’il n’a laissé personne indifférent, n’a pas pour autant convaincu Emmanuelle Geuns, la correspondante de BFMTV dans le Nord qui a mené une contre-enquête : « Hier, j’ai eu sa grand-mère au téléphone. Elle me dit que sa petite fille n’a jamais été mère porteuse, mais qu’elle a accouché d’une petite fille qui a été placée par les services sociaux, a-t-elle déclaré sur RMC.

Ce qui a mis sur la piste la journaliste, c’est le ton léger de Raphaella : « Je l’ai rencontrée. Son discours est cohérent mais elle en parle avec une légèreté qui n’est pas adéquate ». Et d’ajouter : « Ce témoignage m’a paru incohérent. Elle aurait pris l’identité de la mère pour accoucher. En lisant l’article, le président de l’association CLARA qui milite pour la gestation pour autrui (GPA) a émis de forts doutes. On s’est demandé si elle n’a pas fait de l’usurpation d’identité ». Un travail qui mérité qu’on s’y intéresse de près…

La pratique des mères porteuses est interdite en France depuis 1991. En théorie, seuls les parents commanditaires et les intermédiaires risquent une peine de six mois à un an de prison et jusqu’à 15 000 euros d’amende.

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