Site icon La Revue Internationale

Inverser la courbe du chômage? Les éditorialistes n’y croient plus

[image:1,l]

Les mois passent, la courbe du chômage suit toujours son ascension infernale. Face à des chiffres qui frôlent le dernier record de 1997, François Hollande joue la carte de la confiance et de la détermination.

Favoriser le retour à la croissance

Après la publication des dernier chiffres, qui témoignent d’une baisse pour le 22ème mois consécutif, le président à affirmer sa volonté, mais également son engagement de campagne, d’inverser la courbe du chômage avant la fin de l’année 2013.

« Ce n’est pas un problème de conviction, ce n’est pas simplement une croyance, c’est une volonté, un objectif et je m’y tiendrai avec des mesures que nous avons prises tout au long de ces derniers mois et qui vont connaître leur effet, » a ainsi déclaré François Hollande à l’occasion d’une conférence de presse à l’Elysée.

Le président va alors tout miser sur la croissance. « C’est la croissance nulle qui fait qu’il y a cette augmentation continue des demandeurs d’emplois, » a-t-il déclaré. « Pour être durable, » l’inversion de la courbe « devra être alimentée par la croissance, d’où la bataille que j’engage au plan national mais aussi au plan européen, pour ce retour à la croissance, » a encore ajouté le président.

Pessimisme des éditorialistes

Pourtant, le doute persiste sur la capacité du président à tenir cette promesse et au lendemain de la publication de ces chiffres, de nombreux éditorialistes se montrent plus que pessimistes.

Le Figaro entame la marche et Gaëtan de Capèle estime dans les colonnes du quotidien que la courbe ne s’inversera pas tant que la politique de l’Elysée n’aura pas radicalement changé.

« Et si, comme nombre de nos voisins, nous assouplissions résolument notre droit du travail, pour encourager les entreprises à embaucher sans réticence ? Et si l’on acceptait l’idée qu’un travail quel qu’il soit – fût-il momentanément précaire – vaut mieux que pas de travail du tout ?, » affirme l’éditorialiste.

« François Hollande leur (aux Français, ndlr) jurera qu’il met toute son énergie à réduire le chômage. Le courage lui commanderait de leur dire aussi que, pour y parvenir, il n’a d’autre solution que de tout chambouler, » ajoute-t-il encore.

Libération se range du côté de François Hollande

Même son de cloche dans les EchosJean-Francis Pecresse estime que le gouvernement ne structure pas assez sa lutte contre le chômage. « En guise de munitions neuves, le chef du gouvernement n’a à offrir que 2.000 postes supplémentaires à Pôle emploi. […] Le problème de Pôle emploi, ce n’est pas Pôle emploi, c’est le peu d’emplois ! » Regrette-t-il. « La lutte contre le chômage doit être plus offensive et plus structurelle, » ajoute-t-il encore.

Certains restent néanmoins confiants et estiment qu’aucun jugement hâtif ne doit être posé tant que l’année de François Hollande n’est pas achevée.

Il reste encore neuf mois au gouvernement pour tenir sa promesse et pour Eric Decouty, du quotidien Libération, les mesures de François Hollande auront, d’ici-là, le temps d’agir.

« Les ricanements de la droite et même d’une certaine gauche qui ont condamné le dispositif avant même sa mise en œuvre, sont vains. D’autant que les moyens financiers qui accompagnent ces contrats sont réels» affirme-t-il, ajoutant, « d’ici la fin de l’année chacun mesurera l’efficacité de cette politique. C’est à cette échéance seulement que le gouvernement pourra être jugé. »

Quitter la version mobile