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J. Buet: «Au cinéma, les femmes doivent passer d’objets à sujets»

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Exploration des nouvelles formes de féminisme

Créé en 1979, le Festival International de Films de Femmes accueille chaque année des réalisatrices du monde entier.

Véritable exploration du cinéma féminin, ce festival est devenu au fil du temps une manifestation professionnelle internationale d’envergure sur un cinéma d’auteur longtemps discriminé.

Au total, plus de 1200 films ont été visionnés avant que le comité de sélection ne retienne 9 longs métrages de fiction, 9 longs-métrages documentaires et 24 courts-métrages. Jusqu’au 31 mars, les visiteurs pourront ainsi découvrir l’univers de ces réalisatrices venues de Pologne, d’Ukraine, de Bulgarie ou encore de Russie, et participer à des tables rondes et des débats sur les nouvelles formes du féminisme. Explications de Jackie Buet, directrice et fondatrice du Festival.

JOL Press : Le Festival International des Films de Femmes de Créteil fête cette année ses 35 ans. Comment expliquez-vous le succès du festival ?

Jackie Buet : Je crois que ce succès est lié à deux grandes raisons. Le fait qu’il y ait de plus en plus de réalisatrices, et d’autre part les grands festivals internationaux accordent peu de place aux femmes réalisatrices.

JOL Press : Quelle est la mission du festival ?

Jackie Buet : Le but du Festival international de films de femmes est d’apporter plus de visibilité aux réalisatrices dans le monde professionnel mais aussi auprès du public. C’est encore un cinéma neuf car le regard des réalisatrices derrière la caméra est souvent porté par des héroïnes à l’écran : il y a beaucoup de personnages féminins au centre des histoires, au centre de la narration. Le fait de mettre une femme comme sujet dans un film et non comme objet change le contenu et le regard que nous avons sur les choses et sur la vie. C’est un grand rafraîchissement.<!–jolstore–>

JOL Press : L’année dernière aucune réalisatrice ne figurait en compétition pour la Palme d’Or au festival de Cannes. Pensez-vous que la présence féminine sera plus forte cette année après la polémique ?

Jackie Buet : Je ne suis pas sûre que les choses changent à moins que les organisateurs aient entendu le message. Il ne s’agit pas de créer une obligation de quotas, mais il faut que les organisateurs soient vigilants dans la recherche de films. Il faut qu’ils cherchent et découvrent des réalisatrices en Asie, en Afrique en Amérique ou en Europe. Je pense qu’il est nécessaire d’explorer puis d’ouvrir le regard. Les grilles de lecture du cinéma doivent changer et il est important d’intégrer de nouveaux regards de réalisatrices, les nouveaux thèmes qu’elles développent. Il reste un sacré travail.

JOL Press : Les réalisatrices venues de l’Est européen sont cette année à l’honneur au festival. Quels genres de films peut-on y voir?

Jackie Buet : Beaucoup de choses ! Des tables rondes sont organisées avec des réalisatrices qui viennent d’Ukraine, de Roumanie, Pologne ou encore de Lituanie. Chaque jour, les visiteurs pourront découvrir des films novateurs comme « Clip », un long métrage d’une cinéaste serbe.

Propos recueillis par Louise Michel D. pour JOL Press

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