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Kate Middleton, un joli produit marketing

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« I, Catherine Elizabeth, take Thee William Arthur Philip Louis to my wedded husband to have and to hold from this day forward, for better for worse…» Par ces quelques mots prononcés, le 29 avril 2011, au pied du maître-autel de l’abbaye de Westminster, une « jeune fille d’Anglais moyen » a épousé son prince charmant, un vrai prince, petit-fils de la plus grande des reines, fils d’une icône immortelle, futur roi d’Angleterre. Par ces quelques mots ordinaires, Kate Middleton a scellé son destin, le fabuleux destin de Catherine, duchesse, princesse puis, un jour, reine.

Comment « Waitie Katie » est-elle parvenue à résister face à la pression du job de fiancée royale ? Comment a-t-elle su récupérer son prince après une rupture sous les spot lights en 2007 ? Comment a-t-elle fini par convaincre l’opinion, plutôt bienveillante devant le joli conte de fée, mais, surtout, la reine Elizabeth II qu’elle était, très certainement, le « casting parfait » ? Le « casting parfait »… L’était-elle, de par sa beauté mais aussi son intelligence, ou l’est-elle devenue, façonnée par les spin-doctors, les conseillers en tout genre de Buckingham Palace ? C’est le mystère et la force de Kate Middleton.

Extraits de Kate Middleton, reine du XXIe siècle, de Franck Guillory (Jacob Duvernet)

The Mandchurian candidate, c’est le titre d’un thriller politique, un roman publié en 1959 par le prolifique auteur américain, Richard Condon.  Par deux fois, il a  été adapté au cinéma, une première fois par John Frankenheimer en 1962 et la seconde fois par Jonathan Demme en 2004. Dans Un crime dans la tête ou Le candidat mandchou, Frank Sinatra puis Denzel Washington tiennent le rôle d’un jeune homme, « fabriqué », manipulé par des forces obscures – les soviétiques, guerre froide oblige, dans la version originale puis un lobby pharmaceutique dans le remake – pour devenir le candidat parfait à la présidence des États-Unis et établir une dictature au service de ses maîtres… Par certains aspects, miss Catherine Middleton, la fiancée princière, fait un peu figure de princesse mandchoue.

En ce 16 novembre 2010, les nouveaux fiancés se connaissent depuis plus de neuf ans. Si « seulement » 6 ans et demi se sont écoulés depuis la révélation publique de leur liaison en Une des tabloïds le 1er avril 2004, ils sont « ensembles » depuis environ 8 ans et habitent, juste tous les deux, depuis 7 ans. C’est précisément à cette longue attente que Kate doit son surnom « Waity Katie » – Katie qui attend, Katie la patiente.

Une longue attente, un exercice de patience mais, avant tout, un apprentissage, le plus formidable des apprentissages, une série sans précédent de crash tests pour précisément éviter le clash.

L’avenir de la famille royale repose sur la nouvelle génération, celle des petits-enfants d’Elizabeth II, Zara et Peter Phillips – les enfants d’Anne, la princesse royale -, Beatrice et Eugénie – les filles d’Andrew, duc d’York, et de son ex-femme Sarah Ferguson -, Harry et, forcément, William. La vieille souveraine, son mari Philip, duc d’Edimbourg, et, avec eux, tout le management de la firme sont déterminés à éviter la répétition des scandales successifs qui, au cours des deux décennies horribles – les années 80 et 90 -, furent à deux doigts d’être fatals à la monarchie britannique, et à ses traditions millénaires. L’union entre William et Kate ne doit pas seulement paraître un conte de fée – le fabuleux destin d’un prince de sang et d’une petite fille d’Anglais moyen -, elle doit être l’élément moteur d’une monarchie renouvelée, revigorée, repositionnée dans un monde radicalement bouleversée, celui du XXIème siècle.

Malgré l’échec du mariage de ses parents, malgré la disparition prématurée de sa mère, William a, dès son plus jeune, été préparé à tenir le rôle que le destin – la grâce de Dieu pour ceux qui y croient – lui a réservé. Diana – contrairement aux idées reçues -, Charles – malgré des défauts, injustement attribués – mais, surtout, la reine, sa grand-mère, ont façonné, chacun à leur manière, le prince qu’il est devenu et le souverain qu’un jour il sera.

Entre Will et Kate, il y eut d’abord le coup de foudre, amical puis amoureux, puis le passage aux actes – la bagatelle confinée à la sphère du privé – puis la « firme » a chargé ses sbires de vérifier la véracité des lettres de créances de la jeune dulcinée. Comme le profil était attractif, la famille et sa généalogie démontrant un intéressant potentiellement marketing, le choix a été validé et, pendant ces 10, 8 ou 6 ans, Kate a entamé, à son tour, son interminable apprentissage, une formation continue qui ne prendra fin, au plus tôt, que le jour où, en la cathédrale de Westminster, elle sera couronnée reine aux côtés de son roi. D’ici là, ils auront vécu heureux, ils auront eu beaucoup d’enfants, mais, surtout, ils se seront inscrits dans la longue tradition des souverains britanniques, n’assumant le changement que dans la tradition et qu’à condition qu’il satisfasse aux aspirations de l’opinion.

Une longue série de tests – cognitifs, psychologiques, comportementaux – avant l’embauche, c’est ainsi que l’on peut revisiter les longues années qui séparent les prémices de la relation entre William et Kate de ce mardi 16 novembre et de leurs fiançailles. Évidemment, il n’y pas de preuves et il est assez peu probable qu’un jour, même lointain, l’ouverture des archives du second règne élisabéthain ne rende publics rapports et notes à la souveraine sur la chérie de son petit-fils. Évidemment, cette thèse vient ternir quelque peu la théorie du conte de fée, le jeu de l’amour et du hasard. Quelque peu seulement…

Que William et Kate s’aiment, c’est une évidence. Feindre tant de complicités, tant de douceur et de tendresse, dépasserait les limites du possible. Mais si tant d’amour est possible, c’est par miracle mais aussi parce que Kate a su démontrer qu’elle pouvait remplir la mission qu’implique nécessairement la conquête du cœur d’un futur roi. La preuve…

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Franck Guillory est le rédacteur en chef de JOL Press, il est aussi l’auteur de William fils de Diana – la vie d’un prince (Jacob Duvernet).

Kate Middleton, reine du XXIe siècle, Jacob Duvernet (28 mars 2013)

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