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La Chine, le grand avionneur de demain?

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Des commandes d’A320 ou de B737 à trois chiffres, les grands avionneurs feraient mieux de ne pas trop s’y habituer. En effet, alors qu’Airbus et Boeing signent des contrats record, l’aéronautique européenne et américaine est peu à peu rattrapée par un concurrent venu de l’est.

La Chine, voilà le prochain adhérent au club des grands constructeurs internationaux. Le dernier salon de l’aéronautique de Zhuhai en novembre 2012 en était la preuve : habitués à exhiber leur puissance aéronautique, les constructeurs occidentaux avaient cette fois dû se contenter d’observer la surenchère des ambitions chinoises.

Le C919, futur rival des avions de lignes d’Airbus et Boeing

Depuis quelques mois, les A320 et B737 connaissent donc le nom de leur futur concurrent, le C919, avion de ligne issu des entreprises de la COMAC, une filiale de la China Aviation Industry Corporation of China (AVIC), l’EADS chinois.

Ce moyen-courrier censé entrer en service en 2016 est avant tout destiné au marché chinois, et devrait remplacer 50 % des avions de ligne de plus de 100 sièges, faisant reculer par la même occasion l’influence d’Airbus et Boeing en Chine.

A l’horizon 2031, AVIC espère représenter 16 % du marché mondial. Cependant, l’avionneur n’y parviendra certainement pas s’il se contente de mettre sur le marché de nouveaux modèles. C’est pourquoi la Chine s’est spécialisée dans une tactique bien plus discrète et plus payante : le rachat d’entreprises.

La Chine s’offre les sociétés occidentales

En mars 2011, AVIC s’offrait Cirrus, le spécialiste américain des petits avions d’affaires. En janvier 2012, c’était au tour du fabricant d’hélicoptères américain Enstrom d’être racheté.

Et la France n’est pas épargnée par cette mainmise sur le savoir-faire occidental. L’avionneur savoyard Lisa Airplanes – concepteur de l’Akoya, un hydravion capable de se poser sur la terre, l’eau et la neige – la société lorraine Sky Aircraft – développeur d’un avion tout terrain – ont tous deux été investis par des capitaux chinois intéressé par ces projets innovants.

Transfert de technologies et délocalisation

Enfin, à chaque acquisition d’appareils Airbus ou Boeing, la Chine se dote de nouvelles compétences via les transferts de technologie. Et si Boeing s’y refuse, Airbus a de son côté accepté d’ouvrir des usines sur le territoire chinois, formant ainsi une main d’œuvre qui devrait à terme travailler pour les avionneurs locaux.

Il n’est donc pas exclu que d’ici quelques années, certains vols au moyen cours se fassent dans des appareils made in China. Avec l’ouverture de plus en plus franche du marché aéronautique en Asie du sud-est, la Chine est très bien placée pour devenir le prochain fournisseur des compagnies low cost émergentes, et rafler les commandes de plusieurs centaines d’avions aux constructeurs européens.

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