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La Corée du Nord a annoncé mercredi 27 mars que son armée coupait la ligne téléphonique d’urgence avec la Corée du Sud, brisant ainsi le dernier lien direct entre Pyongyang et Séoul. C’est une nouvelle étape dans l’escalade des tensions entre les deux pays.
« Le commandement suprême de l’Armée populaire de Corée a déclaré solennellement qu’en raison des actes irresponsables des ennemis, les communications militaires nord-sud qui avaient été mis en place instaurer un dialogue et une coopération entre les deux pays n’avaient plus de sens », rapporte l’agence de presse gouvernementale nord-coréenne KCNA.
Les dirigeants de la Corée du Nord devraient se réunir avant la fin du mois pour aborder des questions « importantes » qui devraient marquer un « tournant capital ».
Dernier lien de communication entre le Nord et le Sud
A la mi-mars, la Corée du Nord avait interrompu le téléphone rouge entre Pyongyang et Séoul, lien de communication entre les gouvernements en cas d’urgence. Cette ligne téléphonique, installée en 1971, avait déjà été suspendue cinq fois par la Corée du Nord.
Le téléphone rouge permettait aux deux pays de contrôler les autorisations d’entrée des travailleurs et des marchandises dans le parc industriel de Kaesong situé en territoire nord-coréen, où des entreprises du Sud font travailler des milliers d’ouvriers du Nord.
Mais, selon le New York Times, l’exploitation du parc de Kaesong fonctionnait normalement mercredi 27 mars. Les menaces de la Corée du Nord vers le Sud ne sembleraient donc pas gêner pas les échanges économiques du complexe industriel.
La Corée du Nord menace de frapper les Etats-Unis
Mardi 26 mars, Pyongyang avait menacé les Etats-Unis en plaçant son armée en ordre de combat et en appelant ses unités spéciales « stratégiques » à se préparer à d’éventuelles frappes contre les Etats-Unis. Cette nouvelle menace avait été prise « très au sérieux » par Washington qui s’était dit « prêt à répondre à toute éventualité ».
Vers une escalade du conflit ?
La coupure du téléphone rouge entre les deux pays ne mènera cependant pas forcément à une escalade du conflit selon les analystes, qui ont fait remarquer que la Corée du Nord avait l’habitude de fermer les lignes de communication lorsque les menaces de guerre deviennent violentes. Déjà en 2008, Pyongyang avait coupé sa ligne avec Croix-Rouge lorsqu’une nouvelle administration présidentielle avait pris le pouvoir à Séoul.
Les responsables gouvernementaux n’ont pas encore indiqué comment le parc industriel de Kaesong continuerait de fonctionner sans lignes de communication. Pour les experts, ce complexe est une source importante de devises pour une Corée du Nord en court d’argent.