« Mon corps m’appartient, il n’est l’honneur de personne ». Ce sont les mots qu’avait inscrits Amina Tyler sur ses seins nus, avant de diffuser la photo sur Facebook afin de lancer les Femen en Tunisie. Injoignable depuis jeudi 21 mars, la jeune militante Tunisienne se trouverait chez elle, a fait savoir son avocate, lundi 25 mars.
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Amina va bientôt reprendre l’école
Introuvable depuis la semaine dernière, la fondatrice de Femen en Tunisie se trouverait chez elle et se porterait bien selon Me Bochra Belhaj Hmida, célèbre avocate tunisienne et militante féministe. « Je lui ai parlé hier, Amina m’a dit qu’elle allait bien et qu’elle allait reprendre l’école bientôt », a-t-elle déclaré à l’Agence France-presse avant d’ajouter que la jeune femme n’avait ni « disparue» ni « été internée dans un hôpital », contrairement à ce qu’avaient indiqué les Femen France la semaine dernière.
La militante de 19 ans avait suscité la polémique mi-mars, en diffusant des photos d’elle seins nus sur Facebook avec l’inscription en arabe :« Mon corps m’appartient, il n’est l’honneur de personne ».
Menaces
En créant la page Facebook des Femen en Tunisie, le 1er mars dernier, Amina Tyler avait fait l’objet de vives critiques : « Rhabille-toi, tu es moche », ou encore « Pour nous tu n’es qu’une racaille, au diable la liberté de la femme », rapporte Le Nouvel Observateur. La page du mouvement avait même été piratée, mercredi 20 mars, par des islamistes radicaux : « Grâce à Dieu nous avons piraté cette page immorale et le meilleur est à venir », avait déclaré le pirate informatique signant du nom « Al Aangour ».
Adel Almi, président de l’Association Centriste de la Sensibilisation et de la Réforme a également menacé la jeune femme selon le site Assabah News. « Amina doit être flagellée une centaine de fois sachant que, vu l’ampleur de son péché, la jeune fille mérite la lapidation à mort », aurait-il déclaré. Invité sur le plateau de l’émisssion Labès, Adel Almi aurait ensuite nié avoir tenu de tels propos, précisant que la lycéenne devrait faire « l’objet de suivis psychologiques ».
« Montrez vos seins contre l’islamisme »
Ce sont les Femen qui ont signalé sa disparition jeudi 21 mars, s’inquiétant de l’absence de nouvelles de la jeune fille depuis plusieurs jours. « Nous craignons pour sa vie et nous appelons les femmes à se battre pour leur liberté et contre les crimes religieux. Utilisez votre corps comme une affiche pour promouvoir la liberté. Montrez vos seins contre l’islamisme », avaient lancé les activistes sur leur Page Facebook.
Amina, « malade mentale » selon sa tante
Les militantes avaient déclaré avoir visionné des vidéos dans lesquelles la tante d’Amina leur a expliqué que la lycéenne se trouvait avec sa famille. « Dans deux vidéos différentes, on a pu voir sa tante s’exprimer à visage caché. Condamner l‘acte de liberté dont Amina a été capable. La qualifier de malade mentale. Dire qu’elle aurait sali l’horreur de sa famille. Affirmer que la Tunisie restera un pays musulman, et que les femmes y sont tout à fait libres. Il y a quelques jours, elle affirmait que sa nièce était de retour dans sa famille. Qu’elle allait se reconstruire tranquillement. Qu’il fallait arrêter le « buzz » », ont indiqué les Femen sur Facebook.
Mobilisation des féministes
Depuis sa supposée disparition, jeudi 21 mars, plusieurs féministes ont exprimé leur soutien à la militante tunisienne, comme la bloggeuse égyptienne, Aliaa Magda Elmahdy, la cinéaste tunisienne Nadia El-Fani, ou encore l’essayiste française Caroline Fourest qui avait appelé à une journée de mobilisation internationale le jeudi 4 avril.
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