Site icon La Revue Internationale

Le siège vacant, comment s’organise le Vatican?

[image:1,l]

Selon la constitution apostolique adoptée en 1996, le conclave doit débuter dans les 15 à 20 jours qui suivent la vacance du Saint-Siège, effective depuis le 28 février. Mais, bien conscient de la situation inédite qu’entraîne sa démission, Benoît XVI a émis un décret pour permettre aux cardinaux d’avancer l’ouverture du conclave, a annoncé lundi le Vatican : « Je laisse au collège des cardinaux la possibilité d’anticiper le début du conclave une fois constatée la présence de tous les cardinaux, ou de repousser, en cas de motifs graves, le début de l’élection de quelques jours », a signalé Benoît XVI.

Eviter à tous prix les conflits entre les cardinaux

Ce que Benoît XVI souhaite avant tout éviter ce sont les conflits entre les cardinaux ; c’est pourquoi il a choisi de réunir avant son départ, dans la solennelle Salle Clémentine, tous les cardinaux présents à Rome pour leur dire au revoir personnellement et leur adresser à chacun un mot ou un conseil : « Parmi vous se trouve le prochain pape, auquel je promets déférence et obéissance inconditionnelles », leur a-t-il déclaré.

Les 117 prélats de moins de 80 ans appelés à élire le successeur de Benoît XVI ont déjà entamé des consultations pour être certains de faire le bon choix. Si l’élection de Joseph Ratzinger avait presque été une évidence en 2005, tout porte à croire que cette fois-ci, le choix soit plus difficile. De nombreux courants différents divisent les cardinaux.

Angelo Sodano, le doyen du collège cardinalice, appelé aussi « Sacré Collège », doit envoyer ce vendredi 1er mars des lettres à tous les cardinaux pour les convoquer aux « congrégations générales », qui rassembleront, à partir de lundi 4 mars, tous les prélats quel que soit leur âge, afin de discuter des priorités de l’Eglise et profiter de cet échange d’idées pour mieux se connaître.

Quel gouvernement avant l’élection du nouveau pape ?

Pendant cette période de vacance, le pouvoir sera exercé par la « congrégation générale » du collège des cardinaux et pour les affaires ordinaires par la « congrégation particulière » ou « spéciale » composée de quatre cardinaux : le cardinal camerlingue, Tarcisio Bertone, le Secrétaire d’Etat actuel (ou Premier ministre) et trois cardinaux tirés au sort tous les trois jours par la congrégation générale des cardinaux : un représentant pour chaque « ordre » des cardinaux.

Dès le début de la « vacance », les chefs de dicastères romains cessent leurs fonctions. Seuls sont maintenus dans leur charge le Grand pénitencier, le cardinal Manuel Monteiro de Castro, le cardinal vicaire général pour le diocèse de Rome, Agostino Vallini, le cardinal archiprêtre de la basilique Saint-Pierre et vicaire général pour la Cité du Vatican, Angelo Comastri, le Substitut de la Secrétairerie d’Etat, Giovanni Angelo Becciu, le Secrétaire pour les relations avec les Etats, Dominique Mamberti, les ambassadeurs du vatican à l’étranger. Deux tribunaux sont maintenus : le tribunal suprême de la Signature apostolique, et le tribunal de la Rote romaine, tribunal d’appel.

Aucune décision importante pendant cette période

Ces cardinaux ne traiteront que les affaires courantes de l’Eglise, aucune décision touchant au dogme ni aucune nomination ne pourront être faites avant l’élection du nouveau pape. « Quand le siège de Rome devient vacant ou totalement empêché, rien ne doit être innové dans le gouvernement de l’Eglise tout entière ; les lois spéciales portées pour ces circonstances seront alors observées », peut-on lire dans le droit canon.

La constitution apostolique adoptée en 1996, sous Jean-Paul II, ne dit pas autre chose : « Pendant la vacance du Siège apostolique, le Collège des Cardinaux n’a aucun pouvoir ni aucune juridiction sur les questions qui sont du ressort du Souverain Pontife, durant sa vie ou dans l’exercice des fonctions de sa charge ; ces questions devront toutes être réservées exclusivement au futur Pontife ».

Election du pape

Le conclave, qui se déroulera dans le plus grand secret dans la chapelle Sixtine, durera le temps nécessaire pour que les cardinaux se mettent d’accord. Les opérations de vote se déroulent au rythme de deux scrutins le matin, et deux le soir. Le cardinal qui est élu est celui qui a recueilli les deux tiers des voix. Si cette majorité n’est pas obtenue, on lance un nouveau scrutin. Lorsqu’ils parviennent à se mettre d’accord sur un nom, un par un les cardinaux viennent lui rendre hommage.

C’est au doyen du collège des cardinaux que revient la charge de présider le conclave. Mais le doyen actuel, Angelo Sodano, est âgé de 85 ans, il ne pourra donc pas participer au conclave. Ce devrait donc être le vice-doyen, le Français Roger Etchegaray, mais il est lui âgé de 90 ans. Ce sera finalement le cardinal le plus âgé du conclave qui assumera cette charge, le cardinal italien Giovanni Battista Re, âgé de 79 ans.

Quitter la version mobile