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L’ONU accepte d’intervenir au Mali, mais pas sans la France

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L’idée avait été soulevée par la France, soucieuse de passer le relais au Mali après bientôt trois mois d’intervention au Mali. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a confirmé que le déploiement d’un contingent de casques bleus au Mali pourrait être effectif dans les mois qui viennent.

Associer action militaire et jeu politique

Cette opération ne se fera pas sans conditions et le secrétariat général des Nations Unies a prévenu, dans son rapport, que les casques bleus ne resteront pas seuls sur le terrain et que ce déploiement ne se fera pas non plus sans une action politique forte de l’ONU auprès des autorités de Bamako.

La mission de paix de l’ONU pourrait détacher un contingent de plus de 10 000 hommes, 11 200 au maximum. Cette force devrait être accompagnée d’une « force parallèle », au moins « pour un certain temps », et ce jusqu’à ce que la souveraineté du Mali soit totalement rétablie et qu’il n’y ait plus de présence de groupuscules extrémistes sur le terrain.

La France est implicitement visée par le secrétaire général de l’ONU. Les forces françaises et tchadiennes qui collaborent depuis plusieurs semaines notamment à l’extrême nord du pays, pourraient rester quelques temps pour mener les opérations de combat.

Rétablir la paix politique à Bamako

Une autre option soumise par Ban Ki-moon consiste à « renforcer la mission politique » de l’ONU au Mali. Dans ce même temps, la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) continuerait son action sur le terrain comme elle le fait aujourd’hui.

Pendant que la MISMA poursuivrait son rôle « offensif de stabilisation centré que les groupes extrémistes armés », l’ONU tenterait de mettre tout en œuvre pour que les conditions politiques au niveau national permettent la tenue de nouvelles élections.

Ban Ki-moon se montre pessimiste

Car le transfert de responsabilités de la MISMA aux Casques bleus de l’ONU ne se fera pas sans grands risques. Et à ce sujet, le secrétaire général des Nations unies se montre plutôt pessimiste dans son rapport.

« Même quand l’intégralité du territoire du Mali aura été pleinement restaurée, de nombreux risques subsisteront, » indique Ban Ki-moon, citant en exemple « les attaques terroristes, la prolifération des armes, le trafic de drogue et d’autres activités criminelles. »

Même inquiétude pour le renouveau de la politique malienne. « Le processus politique accuse un retard dangereux, » indique Ban Ki-moon. « En l’absence de réconciliation, il y a peu de place pour un débat politique constructif et les élections pourraient provoquer un regain d’instabilité et même des violences, » ajoute-t-il.

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