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O. Compagnon: «Chavez: diplomatie du pétrole et anti-impérialisme»

08.03.2013 par La Rédaction

Les funérailles d’Hugo Chavez ont eu lieu vendredi 8 mars à Caracas. 32 chefs d’Etats étrangers avaient fait le déplacement et de nombreux ministres étaient là aussi. Le chavisme en matière de politique étrangère, cela signifie quoi? Entretien avec Olivier Compagnon, spécialiste de l’Amérique et du Venezuela en particulier.

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JOL Press : Sur la scène internationale, quels étaient les caractéristiques de la diplomatie d’Hugo Chavez ?

Olivier Compagnon : Le chavisme en politique étrangère se caractérise par une série de proclamations, par la désignation successive d’ennemis à des fins extérieures, tout autant qu’intérieures. La diplomatie, une rhétorique radicale et nationaliste permettent aussi de ressouder le pays – face à un ennemi de l’extérieur, hypothétique ou bien réel.

Cela a été le cas avec la Colombie, et avec les Etats-Unis aussi – avec l’ambition de constituer un axe anti-impérialiste. Et puis, il y a eu une autre logique, celle qui s’est appuyée sur le principe selon lequel les ennemis de mes ennemis sont mes amis. C’est ainsi qu’Hugo Chavez a soutenu Mouammar Kadhafi ou encore Bachar al-Assad.

JOL Press : Cette logique éprouvée conduit à une profonde contradiction…

Olivier Compagnon : Effectivement. Comment prétendre promouvoir la démocratie participative à l’intérieur de ses frontières et soutenir des tyrans à l’extérieur ? Une profonde contradiction.

Mais, ce n’était pas la seule contradiction d’Hugo Chavez en matière diplomatique. Avec les Etats-Unis, par exemple, malgré les désaccords profonds et le discours anti-impérialiste, le Venezuela entretient d’excellentes relations commerciales. Il convient de distinguer ce qui relève du discours et ce qui relève des actes.

JOL Press : Qu’en est-il des relations avec l’Iran, dont le président, Mahmoud Ahmadinejad  a d’ailleurs fait le déplacement à Caracas, vendredi 8 mars, pour les funérailles d’Hugo Chavez…

Olivier Compagnon : L’amitié entre le Venezuela et l’Iran une autre dimension qui dépasse le seul anti-américanisme d’Hugo Chavez et Mahmoud Ahmadinejad. Les deux pays sont des membres fondateurs de l’OPEP – l’organisation des pays producteurs de pétrole – et ils entretiennent de très bonnes relations depuis les années 60 au nom d’intérêts économiques communs.

JOL Press : Et qu’en est-il des relations entre le Venezuela et Cuba, entre Chavez et les frères Castro ?

Olivier Compagnon : Hugo Chavez cherchait une filiation symbolique. Pour cela, il a eu recours à l’image de Simon Bolivar, le grand libérateur de l’Amérique latine, puis il s’est parallèlement tourné vers la révolution cubaine.

Ensuite, la relation entre Cuba et le Venezuela est essentiel aux deux régimes. Le chavisme a sauvé le castrisme avec ses livraisons de pétrole. Caracas a profité d’un intense transfert de compétences de La havane – avec des médecins, notamment.

JOL Press : Au niveau de l’Amérique latine. Comment jugez-vous le bilan d’Hugo Chavez sur le front de l’intégration régionale ?

Olivier Compagnon : L’objectif de la révolution bolivarienne portée par Hugo Chavez était de rompre avec le modèle d’intégration en cours à travers le Mercosur ou le projet américain de zone de libre-échange des Amériques, une intégration à l’européenne, libérale avant tout. D’où les projets d’ALBA ou d’UNASUR.

Les résultats ont été très décevants et, le 31 juillet 2012, le Venezuela a officiellement rejoint le Mercosur.

JOL Press : Cela a été reproché à Hugo Chavez ?

Olivier Compagnon : Ce qui a été mal perçu – et reproché à Hugo Chavez -, c’est son ingérence dans certaines campagnes électorales étrangères.

Par exemple, au Pérou, certains craignaient que l’élection d’Ollanta Humala ne fasse de facto du Pérou un satellite du Venezuela chaviste. Et, celui-ci a dû prendre ses distances.

JOL Press : Pour finir, qui peut tenir le rôle qu’entendait tenir sur la scène latino-américaine, comme contre-poids au géant américain notamment ?

Olivier Compagnon : Aucun des leaders latino-américains, actuellement en poste, n’a son intelligence, ni son sens politique.

Il était parfois caricaturé mais il était très intelligent.

Cristina Kirchner n’a pas sa pointure. Rafael Correa n’a pas son ambition. Même chose pour Ollanta Humala.

Propos recueillis par Franck Guillory pour JOL Press

Olivier Compagnon, historien, est maître de conférences à l’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (Institut des hautes études de l’Amérique latine), membre du CREDAL – UMR 7169 et rédacteur en chef des Cahiers des Amériques latines.

Le Venezuela au-delà du mythe, coordonné par Olivier Compagnon, Julien Rebotier et Sandrine Revet, 2009, Les Éditions de l’Atelier.

Réalisé par les meilleurs spécialistes du Venezuela et fruit de longues études de terrain, cet ouvrage est devenu une référence pour tous ceux qui s’intéressent au devenir de l’expérience vénézuélienne et, plus largement, à l’avenir d’une Amérique latine qui cherche une alternative au néolibéralisme. 

 

La Rédaction


Bachar al-Assad Chavisme Hugo Chavez Venezuela
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